vendredi 18 mai 2012

Homélie de l'Ascension du Seigneur B : Témoins de l'espérance


Bien chers frères et sœurs,

Se séparer d’avec quelqu’un qu’on aime n’est pas toujours aisé. Je me souviens avec une immense douleur, de ma séparation d’avec ma mère il y a presque quatre ans, ma mère que je ne reverrai plus, sinon dans l’éternité, parce qu’elle est décédée il y a une année de cela. En fait, la qualité de la relation qu'on perd est sans doute une dimension importante et qui plus est joue un rôle de taille pour pouvoir se remettre de la douleur qu’elle engendre.

La perte peut encore être plus douloureuse lorsque la relation avec l'être cher était profondément satisfaisante et nous permettait de nous sentir vraiment exister en sa compagnie. Mais lorsqu'on perd une personne avec qui la relation était peu satisfaisante ou même essentiellement frustrante, la perte peut être bien moins douloureuse. On peut même y trouver un soulagement important, bien qu’il soit rare que ce soit aussi simple que ça.

C’est pourquoi en amour, on voit souvent des personnes qui, après une rupture, choisissent carrément de renoncer à s'impliquer dans toute nouvelle relation, de peur de vivre pleinement la souffrance de la rupture, mais encore plus par crainte de risquer une nouvelle déception. Ce faisant, elles choisissent délibérément le chemin de la fatalité au lieu d’opter pour celui de la plénitude.

Dans le cas des disciples, c’est tout à fait différent. Jésus doit les quitter, bien sûr, mais il n’est pas question qu’il les laisserait vivre en démence. Car son départ, loin d’être une cause de souffrance ou un frein à leur épanouissement, est plutôt un nouveau souffle. L’Esprit-Saint viendra qui prolongera sa présence au milieu d’eux. De ce point de vue, l’ascension du Seigneur est une véritable charnière entre le temporel et l’éternité, mais surtout une puissante ouverture à l'espérance.

Dans une société qui incite à se cloisonner dans le présent, l’ascension est un constant appel à tourner nos regards vers l’avenir. Car ce Jésus qui part, ce Jésus que la sécularisation semble gommer de l’univers humain, nous reviendra de la même façon. Croire en cette réalité donne sens à tout ce qui précède et ouvre le chemin du témoignage et de la mission où nous sommes engagés pour construire un monde meilleur.

Chacun et chacune, selon la mesure des grâces reçues, nous continuons de participer à la Mission des Apôtres. Au-delà de nos doutes et de nos faiblesses, la parole du salut poursuit son œuvre en nous et autour de nous. Sur les traces des Apôtres, témoins de l’espérance, portons ce message jusqu’aux confins du monde car le Christ est là à nos côtés pour confirmer sa parole et les humbles signes qui l’accompagnent. 

Sébastien Bangandu, a.a.

1 commentaire:

Papillon a dit…

Perdre un être cher est certes douloureux mais de pouvoir en garder le meilleur des souvenirs est un privilège.