samedi 28 juillet 2012

Homélie du 17 dimanche ordinaire B : Appel au courage du geste fraternel



Bien chers frères et sœurs,
Depuis des lustres, la question du manger a toujours été au rendez-vous de l’actualité mondiale. Même si l’humain ne vit pas seulement de pain, il va sans dire que la nourriture reste tout de même nécessaire pour sa survie. Cependant, l’expérience a montré que ce n’est ni l’abondance ni le manque de nourriture,   mais plutôt la volonté de partager qui fait parfois défaut chez l’humain. 
Ainsi, ce n’est pas l’abondance de nourriture qui mettra fin à la famine et aux différentes misères humaines, mais le courage du geste fraternel, expression par excellence de l’amour du prochain. D’une part, on est tenté d’être généreux, non par souci du prochain, mais tout simplement pour pouvoir se débarrasser du superflu, après avoir fait bombance. D’autre part, on se donne raison en restant insensible au besoin d’autrui, du fait qu’on a que très peu de choses pour pouvoir les partager avec les autres. Bref, partager c’est un geste difficile. Car on a parfois l’impression qu’en donnant on se vide de soi. On s’appauvrit.
Cette attitude courante est celle des humains de tout temps. La première lecture en fait écho, tout comme l’évangile de ce dimanche. Dans la première lecture, le serviteur d’Elie, sous prétexte que le pain ne conviendrait pas pour tout le monde, veut freiner l’élan de générosité de son maitre. Dans l’évangile de ce jour, Philippe, à partir d’une réflexion judicieuse, tente à sa manière d’obliger Jésus-Christ à renoncer au partage en affirmant que «même le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun ait un petit morceau de pain » !
Devant cette évidence, on ne pouvait que s’incliner. Mais voilà qu’André, qui voulait proposer à Jésus une autre issue, tombe lui aussi dans le piège du pessimisme en ajoutant : « mais qu’est ce que cela pour tant de monde » ? Jésus pour sa part veut montrer que Dieu est plus grand que notre cœur et qu’il ose toujours grand. Il veut montrer que le miracle du geste fraternel du partage ne réside pas dans l’abondance des biens dont on dispose, mais dans un élan de cœur qui nous incite à la charité. Voilà pourquoi il se sert des pauvres ressources d’un jeune homme pour poser un geste fraternel de haute portée.
Nous oublions souvent à quel Dieu nous avons à faire. Sachons que notre Dieu est celui de l’abondance et du partage. Il peut se servir de nos pauvres ressources pour nourrir un grand nombre d’humains. Depuis l’étable de Bethléem où  il est né jusqu’à sa crucifixion, Jésus est avant tout don de Dieu pour le salut de l’humanité. Prions pour que son esprit ouvre nos cœurs à  l’amour fraternel et consolide notre unité.
Sébastien Bangandu

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