mardi 25 septembre 2012

Homélie du 26e dimanche ordinaire B : Agir au nom de Jésus!


Bien chers frères et soeurs,

« Au nom de Jésus ! » L’expression est très en vogue aujourd’hui. En effet, beaucoup se déclarent du Christ et sont ainsi convaincus d’agir en son nom. En général, ce sont des groupes, des églises, des communautés, des associations œuvrant au nom du Christ. Mais lorsqu’on les voit vivre, on constate très souvent qu’ils n’agissent pas toujours au nom de ce Christ dont ils se réclament, mais au nom du groupe ou d'une idéologie que ledit groupe défend.

Dans l’évangile d’aujourd’hui, c’est bien du groupe de Jean qu’il s’agit. En fait, lorsque Jean parle, il utilise un « nous », c’est-à-dire ce groupe de disciples réunis autour de Jésus. Mais dans le message qu’il passe à Jésus, on sent tout de suite qu’il s’agit d’un groupe jaloux, qui se considère comme propriétaire exclusif de la personne et des pouvoirs de Jésus. En réaction au message de Jean, Jésus réagit vigoureusement en lui faisant comprendre que sa mission, son action et son énergie débordent largement les limites des cercles d’influence qui se forment en son nom.

Et c’est cela la vérité, car aucun groupe, si unit soit-il, ne peut prétendre ‘posséder’ le Christ. Et on voit bien que ce qui est en cause dans l’allégation de Jean c’est surtout le rapport de force du groupe face à quelqu’un qui pourtant est honnête. Certes, il utilise la recette de Jésus, mais il l’avoue tout de même, du fait qu’il l’utilise pour la bonne cause, c’est-à-dire celle-là même que le Christ défend. Alors où est le mal ? Pourquoi s’en prendre à quelqu’un qui se permet d’afficher ouvertement sa référence ? ‘Il ne faut pas l'en empêcher’, dit Jésus, car il n’est pas notre opposant, encore moins, un plagiaire.

Et Jésus va encore plus loin. Il ne se considère même pas comme étant le propriétaire de son propre nom. Il ne s'en réserve pas l'usage. Ce n'est pas qu'il le délègue, comme lorsqu'il envoie ses disciples là où lui-même devait partir. Simplement, il reconnaît qu’à son nom, tout genou doit fléchir, dans les cieux, sur la terre et sous la terre et que toute langue doit confesser qu’Il est Seigneur à la gloire de Dieu le Père (cf. Ph 2, 10-11). Voilà pourquoi  Il ne voit pas de raison d'interdire à quelqu’un l'usage de son Nom.

C’est dire que pour Jésus, exercer une énergie pour libérer les gens des maux qui les taraudent n’est pas du tout contraire à l’esprit de l'évangile. Cette considération, tout en élargissant l’horizon de notre réalisation, met surtout en relief la visée fondamentale de tout l’agir chrétien : Jésus-Christ, qui devrait être la source et l’achèvement de toutes nos entreprises: « Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au Nom de notre Seigneur Jésus Christ, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père (Col 3, 17).

Finalement, comme à son habitude, Jésus saisi le ballon au bond pour ‘enseigner’ ses disciples. Et curieusement, son enseignement tourne autour du scandale, parce que justement, c’est un scandale de voir le mal partout ; de se croire propriétaire exclusif du Christ ou de penser que ‘ça ne prend que nous’ pour que tout aille bien. Et c’est cela le véritable drame de la vie chrétienne aujourd’hui. Mais si le nom de Jésus Christ se trouve être la toile de fond de tout ce que nous faisons, il nous sera alors possible d’éviter le scandale. Que le Christ réveille notre audace et notre enthousiasme, afin que renouvelés par sa parole, nous puissions toujours agir en son nom et pour sa plus grande gloire.

Sébastien Bangandu




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