mercredi 28 novembre 2012

Homélie du 1er dimanche de l'Avent C : Veilleurs de Dieu, veilleurs de l'humanité!


Bien chers frères et sœurs,

Les phénomènes inquiétants dont nous parle l’évangile d’aujourd’hui ne nous sont pas étranges. En effet, depuis des lustres, le flot habituel de la vie des humains, avec ses secousses, poursuit son bonhomme de chemin. A en croire le Christ, ce rythme perturbé du monde se poursuivra jusqu’au jour de son retour. En parlant de tout cela, Jésus montre bien qu’il ne s'intéresse pas à ce qui agite la curiosité des humains, puisque le Règne de Dieu peut faire irruption n'importe quand, il suffit que Dieu en décide.

Mais ce que Jésus demande à ceux qui le prennent au sérieux, ce n'est pas de scruter l'actualité ou les écritures pour y déceler les signes avant-coureurs de la fin du monde, mais d’entamer un travail sur soi, lequel a l’avantage d’orienter tout notre être vers la personne de Celui qui vient. Ce travail sur soi nécessite qu’on adopte des attitudes propres à des gens qui veillent. Et cela est important pour ne pas se laisser aller ou sombrer dans le désespoir et l’abrutissement. En vivant de la sorte, nous témoignerons que nous sommes porteurs d’une espérance qui ne nous permet pas de fondre dans la masse.

C'est cela "se redresser et lever la tête". En fait, l’appel à se redresser, à relever la tête, s'adresse aux quêteurs de Dieu, d'hier et d'aujourd'hui, qui se demandent si le salut de Dieu en Jésus-Christ est vraiment à l'œuvre. Cela est également synonyme de rester éveillé, rester lucides sur l'état du monde, sur notre propre fragilité. C’est en même temps une libération de tout notre être, qui nous permet de devenir nous-mêmes des signes d’un bonheur à venir et des témoins dont le monde a besoin en permanence.

Demeurer éveillé, c’est par ailleurs, être aussi bien des signes de contestation que d’espérance, dans un monde où l’évangile se doit d’être à la fois contestation et promesse. Nous sommes donc invités à vivre ce temps de l’Avent comme un temps de réveil, d'encouragement et de vigilance. Tout cela pour éveiller en nous l'espérance, si caractéristique de la foi chrétienne et nourrir la joie de rencontrer notre Sauveur qui s’en vient vers nous. Malgré les difficultés et les craintes présentes, c'est un acte de foi que de maintenir ferme ce cap de l'espérance.

Finalement, la vigilance à laquelle nous sommes appelés se traduit par une vie partagée, dans tout ce qu’elle a de richesses et de potentialités. En nous mettant au service de l’annonce concrète du Royaume, nous gardons du même coup les yeux ouverts sur le monde, y discernant les signes précurseurs de Celui qui doit venir. Oui, c’est quand nous nous tournons vers Dieu, dans la joie de l'espérance, que l’avenir prend sens.

Sébastien Bangandu


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