dimanche 30 décembre 2012

Homélie de l'Epiphanie du Seigneur C : Pèlerins de l'Inconnu!


Bien chers frères et sœurs,

Epiphanie, manifestation, révélation, dévoilement, tout cela corrobore bien l’incarnation de Dieu dans notre monde. Cela permet aussi d’admirer la richesse de ce  grand mystère dont seule la journée du 25 décembre ne saurait expliquer la grandeur. C’est dans ce sens que l’église nous invite à demeurer branchés à ce grand mystère à travers les fêtes qui en assurent le prolongement. En effet, Dieu se manifeste de différentes façons dans l’histoire humaine. Cela permet aux humains de toute condition de pouvoir accéder aisément à lui.  

Or, s’il se manifeste, c’est pour se donner à voir, et ne peut vraiment le voir que celui qui est capable d’admiration, d’émerveillement. Car tout ce que Dieu a crée est d’une magnificence incommensurable. Bien plus, cet émerveillement survient quand on considère l’intelligence et le génie avec lesquels Dieu a crée le monde et tout ce qu’il renferme. C’est donc touchés par la beauté d’une étoile peu ordinaire que les mages commencent leur aventure. Cette dernière se situe dans le cadre de leur métier d’astrologue. 

Comme le suggère la première lecture, cette étoile est bien le symbole de la gloire de Dieu qui se déploie dans notre monde. En s’embarquant dans cette aventure, ils répondent à un appel à la fois extérieur et intérieur. Extérieur, car il s’agit de suivre un signe visible ; intérieur, du fait qu’il faut poursuivre sa route même quand l’étoile disparaît. Cela requiert une foi profonde. Et c’est cette foi qui aide à braver les difficultés qu’on rencontre, chemin faisant. Cela ressemble un peu à la démarche de foi de chacun de nous. C’est le Seigneur qui, le premier, nous fait signe. 

À nous de chercher, de scruter les signes du temps, de nous renseigner, de consentir à interroger, d’accepter à apprendre, de renoncer à choisir nous-mêmes la route, de relire les Saintes Écritures. Car c’est à travers les événements que nous vivons au quotidien que Seigneur nous parle. Et ces signes sont à observer non pas « dans le ciel », mais dans notre monde, dans toutes les réalités humaines. C’est à travers elles que nous sommes invités à reconnaître des signes de réalités divines, à savoir du dessein de Dieu sur l’humanité, depuis l’origine jusqu’à sa fin.

La rencontre de Dieu, elle, reste toujours mystérieuse, tant Dieu étonne parfois par son accessibilité et sa simplicité. Parfois, au bout du voyage, on n’en croit pas ses yeux à la rencontre de celui qu’on s’imaginait grand et redoutable. C’est ce qui arrive aux mages, surpris de voir un petit enfant, avant de constater le dénuement de la Sainte Famille.  C'est bien Jésus, le Fils du Père des cieux qui leur sourit. La lumière de la foi éclaire l'intime du cœur de ces riches pèlerins. « Nul ne peut venir à moi, si mon Père qui m'a envoyé, ne l'attire. » (Jn 6, 44) 

Enfin, après avoir rencontré l’Enfant-Dieu, ils se prosternent devant lui et lui offrent leurs trésors. Au-delà de tout geste matériel, Noël est avant tout la fête du don de soi. Quand on reçoit Jésus, on ne le garde pas pour soi ; on le fait connaître aux autres. On apporte la Bonne Nouvelle aux proches et aux amis. Cette fête de l'Épiphanie est une fête missionnaire. A l’instar d’Hérode qui récuse la lumière et des mages, libres de suivre la clarté incertaine d’une étoile, nous sommes ce mélange de ténèbres et de lumière, de suffisance et de foi, d’inquiétude et de joie. Puissions-nous, comme les mages, oser suivre cet étoile pour devenir à notre tour des étoiles pour ceux et celles qui s’acheminent vers Jésus, l’étoile véritable.

Sébastien Bangandu

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