vendredi 4 janvier 2013

Baptême du Seigneur C : Engendrés à la vie nouvelle

Bien chers frères et soeurs,

Dans la foulée des festivités de la nativité, nous voici conduit à réfléchir sur le baptême de Jésus. Mais d’entrée de jeu, la question qui me vient à l’esprit et que beaucoup d’ailleurs se posent est celle de savoir si Jésus avait vraiment besoin de se faire baptiser, lui qui est l’auteur du Baptême. Cette préoccupation s’accentue surtout quand on sait que c’était un baptême de conversion. Jésus avait-il vraiment besoin de se convertir, lui qui était sans péché ?

En effet,  le baptême de Jésus consacre de la manière la plus éloquente, l’événement rédempteur qu’est sa venue au monde. Il convient de noter que depuis le péché originel (Gn 3), la communication est coupée entre le Ciel (le Créateur) et la Terre (l'humain), la confiance est blessée, ce qui entraîne la fermeture du ciel. On sait comment Isaïe implore le retour de Dieu au monde quand il s’écrie : « Ah Seigneur ! Si Tu déchirais les cieux et descendais ! » (Is 63, 19). Ainsi, en recevant le baptême de Jean, Jésus accepte d'être compté parmi les pécheurs afin que ceux-ci soient sauvés et que la communion brisée puisse être rétablie. 

Voilà pourquoi au moment de son baptême, le ciel s'ouvre, l'Esprit descend sur Jésus, le Messie, et la voix du Père se fait entendre des cieux. Signe que l'alliance de Jésus avec l'humanité (l'Incarnation) rétablit la communication entre l'homme et Dieu. Par ailleurs, la colombe rappelle ce qui est advenu après le déluge : une colombe rapporte à Noé un brin d'olivier (Gn 8), signe de vie et de l'Alliance renouée. En descendant sur Jésus sous la forme d’une colombe, l’Esprit nous fait parvenir à l’aube d'une ère nouvelle.

Ce qui mérite d’être souligné ici c’est surtout le témoignage que Dieu donne au sujet de son fils. On sait combien le témoignage des humains est corrompu. Mais quand Dieu lui-même témoigne, c’est pour dire toute la vérité sur la personne de son fils bien aimé. Son témoignage c’est aussi une invitation à pouvoir écouter Jésus, qui est la parole du Père. Car, personne ne peut aller à Jésus si son Père ne l’attire (cf. Jn 6, 44). Cela étant, si nous récusons le témoignage humain à cause de son manque de crédibilité, nous voici invités à croire à celui de Dieu dont la parole est vérité. 

Si le baptême de Jésus lui confère son identité de fils bien-aimé du père, c’est aussi pour faire de tous les baptisés des enfants bien-aimés de Dieu. Si Dieu se décide de déchirer les cieux et de descendre pour nous apporter le salut, c’est qu’il nous invite à sortir de notre cloisonnement pour laisser éclater en nous et autour de nous la joie du salut qu’il nous apporte. Le baptême est un appel à rénover constamment notre vie. Cette rénovation s’opère à travers l’écoute de la parole de Dieu et l’obéissance aux motions de l’Esprit.

Enfin, Dieu s’est infiniment approché de l’humain. Voilà ce que nous contemplons dans le mystère de la nativité. Rien de ce qui touche l’humain n’est resté indifférent à Dieu. Dieu, en son Fils, s’est infiniment et totalement approché de l’humain. Lui l’étranger à notre condition, s’est fait l’un de nous De celui qui s’était infiniment éloigné, il s’est infiniment rapproché. Reconnaissons-le dans son fils, parole éternelle et pain vivant pour un monde nouveau. Le baptême étant un appel à conversion et à la vie nouvelle, laissons-nous transformer par lui en devenant, comme Jésus, des messagers de la bonne nouvelle du salut.

Sébastien Bangandu, aa

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