jeudi 21 mars 2013

Dimanche des rameaux et de la passion du Seigneur C: Jésus, fidèle jusqu'au bout!

Bien chers frères et sœurs,

C’est souvent dans les moments critiques de l’existence d’une personne qu’on découvre sa vraie identité. En effet, chacun de nous a une mission à réaliser ici sur terre. Répondre aux exigences de cette mission est un signe de confiance en soi et en Celui qui nous envoi en mission. Jésus est vraiment « jusqu’au-boutiste ». Et cela se perçoit clairement dans sa vie. Venu de part du Père pour faire sa volonté et racheter l’humanité blessée, il restera fidèle à cette mission jusqu’au bout, même au moment le plus terrible de sa vie. Le portait que l’évangile de ce jour fait de Jésus est intarissable à ce sujet.

En fait, la passion du Christ, sommet et accomplissement  de l’œuvre de salut, nous révèle la personnalité et l'identité réelle de Jésus. La vie livrée exprime bien le mystère de son être unique. Il se livre autant qu'il se révèle et il se révèle en proportion du don de sa vie. Ce faisant, il se donne davantage à connaître au plus intime de son être puisqu'il se livre absolument et sans réserve. C'est dans son acte de donation de soi que Jésus révèle qui il est. En conséquence, ce n’est que par une participation vivante et vitale à sa vie donnée que chacun et chacune de nous peut le connaître en vérité. 

En se révélant tel qu’il est, Jésus s’expose du même coup. Et c’est justement cela qui constitue la cause principale de sa condamnation. Le cœur du message de la passion se trouve dans la comparution devant le Sanhédrin où Jésus est condamné pour s'être proclamé "Fils de Dieu". Le bref échange entre Jésus et le Sanhédrin souligne en creux cette nécessité de vivre en communion profonde avec le Père, sans laquelle notre identité véritable se perd. On le voit, Jésus ne se révèle vraiment « le fils du Père » que dans la relation unique qu’il entretient avec le Père. Et Luc aime à souligner le ton très personnel, très intime de la relation de Jésus à son Père. C’est la raison pour la quelle il ne veut perdre aucun de ceux et celles que Dieu lui a confié.

Cette réalité s’exprime fort à travers les moments-clés de sa vie, spécialement au moment de sa passion. ll y a d’abord la prière par laquelle Jésus aime consolider sa communion avec le Père. Il y reçoit l’assurance qu’il n’est pas seul. Elle développe sa confiance et lui donne courage et ténacité. Ensuite, il y a le pardon qu’il accorde à ses bourreaux qui « ne savent pas ce qu’ils font. » C’est ce pardon qui allège le poids de la souffrance qu’il endure. Enfin, l’abandon dans le don ultime de la vie à l’instant de la mort. C’est désormais par sa mort que nous avons la vie.

A travers le visage du Christ, c’est Dieu lui-même qui nous révèle son amour et sa miséricorde, malgré nos différents reniements. Par la passion et la mort du Christ, nous faisons véritablement l'expérience des profondeurs du cœur de Dieu. La croix devient par conséquent la porte du paradis. Luc l'a admirablement souligné avec l'épisode du bon larron, le seul canonisé de nos évangiles ! Au plus éloigné et au plus désolé de l'errance humaine, Jésus vient révéler l’amour, la miséricorde et la sollicitude infinie de Dieu. Cette miséricorde est sans limite et ne peut se mesurer que dans la gratuité du don de Dieu.

Enfin, la passion du Christ vient nous dire que désormais tout être humain, malgré ses fragilités, est capable de faire l’expérience de l’amour miséricordieux de Dieu dans notre humanité blessée et guérie dans le Christ. De ce fait, le monde devient le lieu par excellence où l’humanité de l’humain rencontre la sainteté de Dieu. Et, du coup, le voile du temple qui séparait le monde de la présence de Dieu est déchiré par le milieu (Lc 23, 44). Toute personne peut désormais accéder à Dieu par les souffrances du Christ, gage de notre salut. Puissions-nous, à l’instar du centurion, confesser avec joie l’identité du Christ, désormais vainqueur, avec nous, de la souffrance et de la mort ! 

Sébastien Bangandu, aa

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