Bien chers frères et sœurs,
Il
nous arrive parfois de nous indigner de la présence inopportune de quelqu’un
chez nous, alors que nous recevons des hôtes de marque. C’est ce qui est arrivé chez le
pharisien. Alors qu’il reçoit Jésus, une femme de mauvaise vie fait incursion dans la maison. Tous les hôtes sont indignés, mais l'attitude de Jésus envers elle les laisse bouche bée.
En effet, elle
est là parce qu’elle a eu vent de la présence d’un homme qui, enfin, peut
l’écouter, la comprendre sans la juger sur son état. Elle est là aussi, parce
qu’elle croit en la puissance libératrice de Jésus et en sa miséricorde. Croire
en Dieu, à mes yeux, est ce qui dans la vie d’un humain exige l’acte le plus
gratuit qui soit. Pourquoi ? Eh bien, parce que le croyant, s’il veut être
cohérent avec lui-même, mise toute sa vie sur Dieu.
Mais
voilà que cette présence, malheureusement, va servir d’argument au pharisien.
Pour ce dernier, Jésus n’est certainement pas un prophète, car s’il l’était
réellement, il saurait à quel genre de femme il avait à faire. Mais Jésus, loin
de donner de se laisser influencer par qui que ce soit, se laisse toucher par l’attitude
de cette femme pleurant (ses misères) en versant des larmes (de joie) sur Jésus
pour ensuite les essuyer avec ses cheveux.
Certes,
c’est Jésus seul qui est capable de comprendre de tels gestes. Pour lui,
ces gestes sont l’expression de l’amour profond que cette femme manifeste à son
égard. Et cet amour procède de la conscience vive des limites de sa condition
de ‘pécheresse’ et de la foi inébranlable qu’elle témoigne en la personne de
Jésus. Touchée par l’accueil inconditionnel que Jésus lui réserve, elle ne peut
retenir son émotion, mais surtout la joie profonde qu’elle ressent en ce moment
précis : la joie d’être considérée, accueillie, réhabilitée, mais bien
plus, pardonnée.
Notons
en passant que de façon générale, dans les évangiles, les femmes qui abordent
Jésus se caractérisent très souvent par leur esprit d’entreprise, leur audace,
leur obstination et leur lucidité. Par voie de conséquence, elles deviennent les
partenaires du Christ. A travers leur dialogue avec lui, elles discutent, interrogent,
lui tiennent tête et parfois devancent ses gestes et ses paroles. Par ailleurs,
elles prennent les initiatives, provoquent Jésus et l’accompagnent de leur
propre chef.
A
l’instar de ces femmes, nous sommes invités, nous aussi, à faire preuve
d’audace pour rayonner notre foi dans le monde en faisant éclater le message
puissant de la grâce dont nous sommes désormais témoins.
Sébastien Bangandu, aa
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