Bien chers frères et soeurs,
On aurait bien voulu vivre dans un monde, dans un
environnement ouvert, accessible à tous, sans barrières, sans barricades… Mais
hélas, on craint de se faire voler, ou même tuer par des bandits. D’où, il faut
avoir des portes pour donner ou bloquer l’accès. Mais des portes, il y en a de
tous genres : des petites, des moyennes, de grandes ou mêmes celles
béantes. Déjà avoir à faire à une porte est parfois dérangeant surtout dans un
monde où l’on est pressé, où la vitesse et la rapidité sont de mise.
Mais d’où vient cette idée de la ‘porte étroite’,
alors que le cœur de Dieu ne connaît pas d’étroitesse ? Nous savons que
notre Dieu est ouverture et accueil. Il suffit d’un moindre geste de retour
vers Lui pour déclencher l’effusion de sa miséricorde et de son accueil
inconditionnel. Mais sachant que c’est une parabole, il nous faut donc chercher
sa signification ailleurs. De ce point de vue, la porte étroite évoque l’humble
accueil du Règne de Dieu déjà à l’œuvre dans notre monde.
En fait, la manière dont le Règne de Dieu se réalise
dans notre monde est étonnante et difficile à percevoir. Car croire que ce
Règne se réalise dans la vie d’une prostituée, d’un voleur ou d’une personne de
mauvaise réputation et que sais-je encore, n’est pas donné à tous. Puisque tout
cela semble contraire à l’idée qu’on se fait de ce Règne. Ainsi la porte
étroite serait une manière de sortir de moi-même pour accueillir
l’imprévisible, la contradiction. Car le Règne de Dieu fait son chemin dans la
monotonie de notre quotidien.
Par ailleurs, évoquer une porte nous ouvre déjà à
l’idée d’un passage à effectuer. Et ceci est d’autant plus important à savoir
car, même si nous n’en avons pas toujours conscience, nous portons, au plus
profond de nous-mêmes, un appel qui déborde les limites de ce monde. Nous
sommes des pèlerins sur cette terre. Des êtres de passage. Nous marchons vers
une merveilleuse destinée. Et y accéder nécessite un passage, une traversée.
Pourtant, Jésus, Lui, nous invite à emprunter la porte
étroite. On connaît bien ce que requiert un tel passage: il faut effectuer un
certain nombre d’acrobaties pour réussir à y passer, car plus on est surchargé,
encombré, plus la porte semble étroite. Il faut donc se dépouiller, se
débarrasser de tout ce qui peut rendre le passage difficile. Dans la vie
chrétienne ou même spirituelle, cela s’appelle dépassement, renoncement,
disponibilité et ouverture à l’œuvre de l’Esprit en nous. Et il y en a peu qui,
aujourd’hui, s’attèlent à vivre ces valeurs. Nous sommes donc invités à nous
convertir car, comme le dit l’évangile, il ya des derniers qui seront premiers
et des premiers qui seront derniers !
Sébastien Bangandu, aa
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