vendredi 27 septembre 2013

Homélie du 26e dimanche ordinaire C : Le regard de l'autre me sollicite!


Bien chers frères et soeurs,

Aujourd’hui, la pauvreté est une réalité quotidienne pour des milliers de personnes sur notre planète. Et s’il existe de pays riches au monde, ils comptent aussi un nombre important de personnes vivant dans une situation de pauvreté. Bien plus, en considérant la situation économique et sociale actuelle, la vie quotidienne de nombreuses personnes n’est pas facile ; elle est même plus compliquée à vivre. Parfois, ces personnes vivent leur quotidien à quelques lieues seulement de ceux ou celles qui vivent dans l’opulence.

Dans ces conditions, la pauvreté se vit comme un poids, une précarité pour les personnes touchées, qui se retrouvent en marge de la société. Mais malgré les appels au changement, les solutions concrètes se font encore attendre. Et le regard porté sur les personnes qui souffrent de la pauvreté n’est pas prêt de changer. La preuve c’est qu’aujourd’hui encore, cette pauvreté les prive du droit fondamental de vivre en bonne santé, dans la dignité et l'espoir. Il est donc temps de réagir pour que le minimum soit fait afin que la pauvreté ne soit ni trop visible, ni trop problématique pour la société

Jésus, pour sa part, n’a jamais condamné les riches. Néanmoins, il les a toujours prévenus du danger de l’orgueil et de la cupidité. C’est dire que la richesse est une véritable épreuve car il est difficile d’être riche tout en conservant un cœur de pauvre. L’évangile de ce dimanche illustre bien cette réalité. En effet, pour Jésus, la fidélité au Royaume de Dieu se vit au cœur des événements quotidiens, au travers de la quête et de l’usage intelligent de l’argent. Puisque même considéré comme principal agent de liberté, d’autonomie et d’épanouissement, l’argent peut également avoir des effets aliénants pour celui qui en fait un mauvais usage.

Ainsi, une façon nouvelle d’utiliser nos biens, un mode de vie plus solidaire, peuvent aider chacun de nous, quelle que soit sa condition, à embellir sa propre vie, mais aussi celle des autres. En d’autres termes, il s’agit de rechercher les conditions d’une meilleure pertinence dans l’utilisation des richesses et de l’assistance à apporter à autrui. La situation du pauvre Lazare rend compte d’un manque flagrant de sensibilité et de sollicitude face à la misère. Ne pouvant plus compter sur sa santé, dépourvu de toute ressource, délaissé par ses proches, il a trouvé refuge, non pas dans la maison du riche, mais au seuil de son portail.

Cette posture était importante pour lui du fait qu’elle le rendait visible, histoire de solliciter l’attention bienveillante de l’homme riche. Malheureusement, celui-ci était incapable non seulement de croiser son regard, mais aussi de se laisser interpeler par sa présence. Il est resté égoïstement indifférent aux besoins du pauvre. Et s’il a été envoyé en enfer, ce n’est pas à cause de ce qu’il faisait, mais plutôt à cause de ce qu’il a négligé de faire. C’est donc en raison de son insensibilité qu’il a été condamné, une attitude que l’opulence a tendance à engendrer si l’on n’y prend garde. Il ne vivait que pour lui-même, consacrant sa fortune à son bien-être personnel, sans jamais se laisser toucher par la misère autour de lui.

Enfin, riche ou pauvre, on finira par paraître devant Dieu. A travers cette parabole, Jésus, loin de vouloir blâmer le riche, veut plutôt démontrer le caractère transitoire aussi bien de la richesse que de la pauvreté terrestre. La condition humaine recèle sans doute quelque chose de comparable à l'expérience du riche et du pauvre Lazare. Car, après des décennies de bonheur et d’opulence pour les uns, de misère et d’indigence pour les autres, il faudra finalement rendre compte à Celui à qui tout appartient. Il est donc temps de nous convertir et d’apprendre le juste usage des richesses, mais aussi des dons que chacun de nous a reçus de Dieu, en vue de construire un monde plus humain et plus fraternel.

Sébastien Bangandu, aa

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