vendredi 25 octobre 2013

Homélie du 30e dimanche ordinaire C : Spiritualité d'apparat!

Bien chers frères et sœurs

La parabole du pharisien et du publicain vient compléter le long enseignement de Jésus sur la prière. A travers cette parabole, Jésus veut sans doute attirer l’attention des disciples sur le fait qu’il faut prier sans cesse (1 Th 5, 17). Mais en même temps, il leur interdit de se croire meilleurs que les autres, juste parce qu'ils croient faire plus que les autres.

Deux personnes se retrouvent au temple pour  prier. La prière, bien que communautaire, revêt ici un caractère personnel. C’est donc chacun, de façon personnelle, qui est en présence du même Dieu que nous adorons tous. Puisque dans le cœur de ce Dieu, chacun et chacune de nous est à l’honneur et se sent vraiment chez lui.

Chacun, chacune, le cœur tourné vers Dieu, peut alors Lui ouvrir son cœur en toute confiance, sûr de sa miséricorde infinie. Les deux  personnages représentent, chacun à sa façon, deux états d’âme, deux postures en face de Dieu. Mais comme nous vivons dans un monde où les apparats font mouche, le pharisien paraît édifiant et digne de confiance, surtout qu’il s’agit d’une activité qui se déroule dans un espace public, aux yeux et au su de tout le monde.

Par ailleurs, tandis que le publicain se tient à distance, sachant qu’il est au seuil d’un lieu qu'il sait ne pas être digne de fouler de ses pieds, le Pharisien, lui, occupe fièrement tout l’espace du temple, comme si Dieu n’appartenait qu’à lui. Le Publicain, se sentant indigne, n’ose pas lever les yeux, le Pharisien, debout - comme pour se mettre en évidence -, ne voit rien par excès de contentement de soi. Comme quoi, il faut absolument trouver quelqu’un de mauvais pour se persuader d’être quelqu’un de bien ; un coupable pour se persuader d’être innocent. Ainsi va la vie sociale et les relations entre les humains ! C’est dire que nos relations sont parfois orientées par ce fonctionnement typique du mécanisme du bouc émissaire.

En définitive, pour Jésus, pour être accueillis par Dieu, nous avons besoin d’être vrai, surtout vis-à-vis de nous-mêmes. Mais ce n’est pas toujours facile d’être vrai. Le danger est grand de se leurrer en se considérant comme quelqu’un de plus distingué, extraordinaire, en qui se confinent toutes les vertus. Se prendre pour un juste et ainsi mépriser les autres, revient à se situer au-dessus des autres et à tenir les autres pour rien. C’est justement ce que Jésus récuse.

Sébastien Bangandu, aa

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