Bien chers frères et sœurs
La parabole du pharisien et du publicain vient
compléter le long enseignement de Jésus sur la prière. A travers cette
parabole, Jésus veut sans doute attirer l’attention des disciples sur le fait
qu’il faut prier sans cesse (1 Th 5, 17). Mais en même temps, il leur interdit
de se croire meilleurs que les autres, juste parce qu'ils croient faire plus
que les autres.
Deux personnes se retrouvent au temple pour prier. La prière, bien que communautaire,
revêt ici un caractère personnel. C’est donc chacun, de façon personnelle, qui
est en présence du même Dieu que nous adorons tous. Puisque dans le cœur de ce
Dieu, chacun et chacune de nous est à l’honneur et se sent vraiment chez lui.
Chacun, chacune, le cœur tourné vers Dieu, peut alors
Lui ouvrir son cœur en toute confiance, sûr de sa miséricorde infinie. Les deux
personnages représentent, chacun à sa
façon, deux états d’âme, deux postures en face de Dieu. Mais comme nous vivons
dans un monde où les apparats font mouche, le pharisien paraît édifiant et
digne de confiance, surtout qu’il s’agit d’une
activité qui se déroule dans un espace public, aux yeux et au su de tout le
monde.
Par ailleurs, tandis que le publicain se tient à distance, sachant
qu’il est au seuil d’un lieu qu'il sait ne pas être digne de fouler de ses
pieds, le Pharisien, lui, occupe fièrement tout l’espace du temple, comme si
Dieu n’appartenait qu’à lui. Le Publicain, se sentant indigne, n’ose pas lever
les yeux, le Pharisien, debout - comme pour se mettre en évidence -, ne voit
rien par excès de contentement de soi. Comme quoi, il faut absolument trouver
quelqu’un de mauvais pour se persuader d’être quelqu’un de bien ; un coupable
pour se persuader d’être innocent. Ainsi va la vie sociale et les relations entre
les humains ! C’est dire que nos relations sont parfois orientées par ce
fonctionnement typique du mécanisme du bouc émissaire.
En définitive, pour Jésus, pour être accueillis par
Dieu, nous avons besoin d’être vrai, surtout vis-à-vis de nous-mêmes. Mais ce
n’est pas toujours facile d’être vrai. Le danger est grand de se leurrer en se
considérant comme quelqu’un de plus distingué, extraordinaire, en qui se
confinent toutes les vertus. Se prendre pour un juste et ainsi mépriser les
autres, revient à se situer au-dessus des autres et à tenir les autres pour
rien. C’est justement ce que Jésus récuse.
Sébastien Bangandu, aa
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