vendredi 15 novembre 2013

Homélie du 33e dimanche ordinaire C : Garder le cap!

Bien chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, tout effort pour convaincre passe avant tout par l’apparence et l’image que l’on donne de soi. C’est le règne de l’apparat où il est commode de considérer son image comme un facteur de réussite. Et dans une époque où il est plutôt mal vu de montrer sa fragilité, au sein de nos sociétés qui célèbrent bruyamment la puissance, cette image se doit d’être efficace pour susciter l’admiration. Le Temple de Jérusalem n’a pas échappé à la loi de l’apparat. Admiré pour la beauté de son architecture et l’attraction qu’il suscitait, il faisait sans cesse parler de lui.

Cette loi de l’apparat et de l’efficacité nous fait parfois perdre de vue que nous vivons dans un monde fragile où les guerres, les épidémies, les tremblements de terre, les famines font partie du quotidien des humains. La guerre en Syrie, au Congo-Kinshasa, le typhon Haiyan qui a ravagé la ville de Tacloban aux philippines il y a quelques jours en disent long sur la situation des humains sur cette terre. Personne n’est à l’abri des conséquences de ces fléaux. Du coup, on devient vulnérable, fragile. Dans ces conditions, il devient  très facile de courir de-ci de-là, de céder à la panique. 

 

Jésus lui-même a vécu dans une période troublée où les mouvements de contestation de l’occupant romain et les groupes armés agitaient le pays. Même à travers ses paroles, on pouvait déjà discerner l’imminence de la fin des temps et l’avènement d’un  monde nouveau : « Ce que vous contemplez, des jours viendront il n'en restera pas pierre sur pierre: tout sera détruit» (Lc 21, 6). Et l'histoire humaine a connu bien d'autres ébranlements qui ont, eux aussi, semblé annoncer la fin. 

Ainsi donc, loin de nier tous ces faits, Jésus indique à ses disciples comment ils doivent se comporter pour ne pas se laisser prendre. Car Il sait bien qu’en ces périodes d’agitation et d’incertitude apparaissent souvent des illuminés, des faux prophètes qui prétendent avoir des solutions à tous les problèmes des humains. Par des discours séduisants et mensongers, ils réussissent à égarer les foules vulnérabilisées et désolées. Voilà pourquoi Il demande à ses disciples d’être prudent, éveillés, de façon à ne pas se laisser égarer.

 

Mais la fin des temps qui s’annonce c’est aussi celui des épreuves et des tribulations pour ceux et celles qui resteront attachées au Christ. Et c’est là que la confiance dans le Seigneur doit être de mise, puisque Lui-même prendra en main la cause de ses amis. Alors, au cœur de la confrontation avec le mal, se manifestera la tendresse infinie de Dieu dont la puissance se révèle dans la faiblesse.

 

Enfin, nous savons qu’en des circonstances troublantes, il n’est pas évident, même pour les croyants, de deviner l’action secrète de Dieu. Le paradoxe divin c’est que Dieu est capable de convertir nos tragédies et désastres en victoires. Il est également à même de transformer toutes nos souffrances et infortunes en une « résurrection »! A travers cette page d’évangile, Jésus nous apprend à tirer profit de nos situations d’infortune en nous engageant, au quotidien, dans une quête intérieure où chaque à-coup devient pour nous occasion de témoigner du Royaume. 

 

Sébastien Bangandu, aa


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