Homélie du 6e dimanche ordinaire A : Avec Jésus, plus rien ne sera comme avant...

Bien chers frères et sœurs,

« Vous avez appris qu’il a été dit, …Eh bien moi, je vous dis… ». Très souvent, un nouveau patron qui commence son mandat par ce genre de discours fini par s’attirer la désapprobation de ses pairs. Parce qu’à l’entendre parler, on a l’impression qu’il veut tout simplement dire que jusque-là, rien de bon ou de substantiel n’a jamais été dit. C’est bien lui qui vient changer l’ordre des choses. Ce sont là des impressions que les Docteurs de la loi et les Pharisiens ont de la personne de Jésus.

En effet, en l’entendant parler, Jésus apparait comme un homme prétentieux, plein de lui-même, ambitieux, emprunt  d’orgueil et d’amour propre. Pour preuve, depuis qu’il a commencé à parler, Jésus ne cesse de provoquer, d’aberrer, de scandaliser, de défier ses opposants: Il demande qu’on détruise le Temple et il le reconstruira en trois jours seulement; il s’en prend aux Pharisiens et aux Docteurs de la loi qu’Il traite d’hypocrites et d’incohérents; bref, Il dérange l’ordre établi et bouscule les mentalités.

Mais dans tout cela, Il n’a pas tort du tout, puisque les foules sont derrière Lui. Et c’est avec raison parce qu’Il enseigne autrement, avec autorité, bien plus, les esprits mauvais Lui obéissent. Et tout ce qu’Il fait est admirable (Mc 7, 37). Mais d’où Lui vient tout cela? C’est de sa communion profonde avec son Père et de sa sollicitude inconditionnelle pour le genre humain. A travers tous ces gestes et paroles, Jésus veut inaugurer un monde nouveau, un monde transformé et transfiguré. Mais cette transformation de l’être humain et du monde ne se fait pas sans un patient et persévérant travail de rénovation, de conversion… 

Enfin, le Christ est Celui qui nous apporte Dieu. Il est également Celui qui nous porte à Dieu. Si lui dédions notre vie, celle-ci émerge, se transforme, se renouvelle. Dès lors, nous pouvons aborder le monde et ses réalités avec un regard nouveau, qui donne à tous et à toutes le goût de vivre. C’est ça la sagesse du mystère de Dieu, laquelle se révèle de façon discrète, dans la monotonie de notre quotidien. Si tu veux, tu peux y adhérer…

Sébastien Bangandu, aa