vendredi 28 mars 2014

Homélie du 4e dimanche de carême A : De la vue à la foi



Bien chers frères et soeurs,

La vue est probablement un des sens auquel l’être humain accorde le plus d'importance. En effet, c’est elle qui nous permet d'apprécier l'apparence du monde et des choses qui nous entourent. Bien plus, elle nous permet d’être présent au monde et de développer notre sens de perception et d’observation. Cependant, il faut dire que notre vue est limitée au spectre du visible, du fait que ce que nous voyons n’est qu’une infime partie de tout ce qu'il y aurait à voir. Ceci revient à dire qu’on ne peut pas tout voir même si on a une vue impeccable. De ce point de vue, le risque d’aveuglement est évident aussi bien pour les bien-voyants que pour les aveugles.

Par ailleurs, si le risque d’aveuglement est évident par rapport à ce qui est matériel, il devient encore beaucoup plus grand lorsqu’il s’agit des choses de la foi. En guérissant cet aveugle de naissance, Jésus affirme qu’il est venu apporter la lumière au monde. Mais il nous faut la foi pour arriver à accueillir ladite  lumière. Or la foi grandit et s’épanouit au contact des Écritures, et ne pas se nourrir de la Parole de Dieu endurci le cœur, rend aveugle et empêche de reconnaître les merveilles que Dieu accomplit sous nos yeux. La foi ne se réduit pas à de croyances purement théoriques, de traditions et de coutumes. Elle est une manière nouvelle de  voir le monde et de bien vivre sa vie.

A travers la guérison de l'aveugle-né, Jésus pose l'un des signes les plus éclatants de son ministère. En rendant la vue à cet aveugle de naissance, Jésus fait prévaloir la puissance de la lumière sur les ténèbres. Il est la lumière qui éclaire les nations et la gloire de son peuple que nous sommes. Mais comme l’avait déjà prédit Siméon, Jésus c’est aussi un signe de contestation, une occasion de chute et de relèvement de beaucoup en ce monde (cf. Lc 2, 34). Lui-même l’affirme : « Je suis venu en ce monde pour une crise et un discernement pour que voient ceux qui ne voient pas et que ceux qui voient deviennent aveugles » (9, 39).

En définitive, Jésus vient opérer un étonnant renversement, un basculement de notre foi. On le voit dans ce qui arrive à ce mendiant méprisé par la société qui fait une rencontre transformatrice avec Jésus. D’abord, il accueille Jésus comme guérisseur, puis le découvre comme prophète, et enfin l’adore comme Seigneur. Par contre, ceux et celles qui croient voir par eux-mêmes refusent le don de Dieu et deviennent, de ce fait, aveugles dans le refus de la lumière. Ainsi, ceux et celles qui reçoivent à cœur ouvert le don de Dieu sont capables de contempler les merveilles de Dieu et la splendeur du Christ ressuscité, lumière sans déclin. A nous de choisir!
Sébastien Bangandu, aa

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