Bien chers frères et soeurs,
La
vue est probablement
un des sens auquel l’être humain
accorde le plus d'importance. En effet, c’est elle qui nous permet d'apprécier
l'apparence du monde et des choses qui nous entourent. Bien plus, elle nous
permet d’être présent au monde et de développer notre sens de perception et
d’observation. Cependant, il faut dire que notre vue est limitée au spectre du visible, du fait que ce que
nous voyons n’est qu’une infime partie de tout ce qu'il y aurait à voir. Ceci revient à dire qu’on ne
peut pas tout voir même si on a une vue impeccable. De ce point de vue, le
risque d’aveuglement est évident aussi bien pour les bien-voyants que pour les
aveugles.
Par
ailleurs, si le risque d’aveuglement est évident par rapport à ce qui est
matériel, il devient encore beaucoup plus grand lorsqu’il s’agit des choses de
la foi. En guérissant cet aveugle de naissance, Jésus affirme qu’il est venu
apporter la lumière au monde. Mais il nous faut la foi pour arriver à accueillir
ladite lumière. Or la foi grandit et s’épanouit
au contact des Écritures, et ne pas se nourrir de la Parole de Dieu endurci le
cœur, rend aveugle et empêche de reconnaître les merveilles que Dieu accomplit
sous nos yeux. La foi ne se réduit pas à de croyances
purement théoriques, de traditions et de coutumes. Elle est une manière
nouvelle de voir le monde et de bien vivre sa vie.
A travers
la guérison de l'aveugle-né, Jésus pose l'un des signes les plus éclatants de
son ministère. En rendant la vue à cet aveugle de naissance, Jésus fait
prévaloir la puissance de la lumière sur les ténèbres. Il est la lumière qui
éclaire les nations et la gloire de son peuple que nous sommes. Mais
comme l’avait déjà prédit Siméon, Jésus c’est aussi un signe de contestation,
une occasion de chute et de relèvement de beaucoup en ce monde (cf. Lc 2, 34). Lui-même
l’affirme : « Je suis venu en ce monde pour une crise et un
discernement pour que voient ceux qui ne voient pas et que ceux qui voient
deviennent aveugles » (9, 39).
En
définitive, Jésus vient opérer un étonnant renversement, un basculement de
notre foi. On le voit dans ce qui arrive à ce mendiant méprisé par
la société qui fait une rencontre transformatrice avec Jésus. D’abord, il
accueille Jésus comme guérisseur, puis le découvre comme prophète, et enfin
l’adore comme Seigneur. Par contre, ceux et celles qui croient voir par eux-mêmes
refusent le don de Dieu et deviennent, de ce fait, aveugles dans le refus de la
lumière. Ainsi, ceux et celles qui reçoivent à cœur ouvert le don de Dieu sont capables
de contempler les merveilles de Dieu et la splendeur du Christ ressuscité,
lumière sans déclin. A nous de choisir!
Sébastien Bangandu, aa
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