Bien chers frères et
sœurs,
Avant de venir au
Canada, j’attendais mon visa à Nairobi, au Kenya et je demeurais dans notre
communauté de Saint Monica Parish, au quartier Njiru, dans la périphérie de
cette ville cosmopolite. A plusieurs reprises, notre communauté était devenue
la cible des visites nocturnes des
voleurs. A un moment donné, c’est devenu
sérieux lorsque les malfrats ont porté atteinte à la vie d’une de nos
sentinelles, Dominique, d’heureuse mémoire.
Depuis la mort de ce
vaillant gardien, mort pour la sécurité de notre vie, nous vivions dans une angoisse
terrible, surtout à la tombée de la nuit, lorsque nous nous apprêtions à
nous coucher. Traumatisés par l’arrivée probable de ces visiteurs indésirables, le
sommeil était devenu quelque chose de dangereux. Il fallait veiller…
L’Évangile de ce
premier dimanche de l’avent m’a un peu
rappelé au souvenir de ces jours d’angoisses que nous passions, surtout de ces
nuits sans sommeil et sans joie, puisqu’on pouvait s’attendre à tout. Mais de quoi Jésus veut-il exactement nous parler lorsqu’il
nous demande de veiller? Eh bien, en nous incitant à veiller, Jésus nous invite
à être attentifs et présents au monde dans lequel nous vivons, à ouvrir les yeux sur la vie
et les événements du quotidien, à savoir lire les signes de temps, afin de
déceler à travers cette banalité du quotidien les signes de sa présence, de son
Royaume.
Une telle attitude
nous ouvre à la joie de voir venir à nous quelqu’un qui nous apporte la bonne
nouvelle qui nous met le cœur en joie et nous remplit de paix et de sérénité.
La venue de Jésus dans notre monde n’est pas un événement terrorisant et
troublant, destiné à nous ébranler. Elle n’est pas non plus comparable à la
visite nocturne d’un voleur qui vient nous dépouiller de nos biens. Elle est plutôt
la présence d’un Dieu qui nous aime tellement qu’il prend chair de notre chair.
Elle est la visite d’un ami qui nous met débout et nous redonne le goût de
vivre.
Finalement, elle est
la venue d’un être cher dont nous avons tellement envie de rencontrer, puisque
sa venue, loin de nous angoisser, nous apporte un surcroit d’énergie et nous
met du baume au cœur. Ouvrons-nous donc
à cette rencontre vivifiante de Celui qui vient pour que nous ayons la
vie, et que nous l’ayons en abondance (Jn 10, 10).
Sébastien
Bangandu, aa
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