samedi 29 novembre 2014

Homélie du 1er dimanche de l'Avent B: Celui qui nous met le coeur en joie...



Bien chers frères et sœurs,

Avant de venir au Canada, j’attendais mon visa à Nairobi, au Kenya et je demeurais dans notre communauté de Saint Monica Parish, au quartier Njiru, dans la périphérie de cette ville cosmopolite. A plusieurs reprises, notre communauté était devenue la cible des  visites nocturnes des voleurs.  A un moment donné, c’est devenu sérieux lorsque les malfrats ont porté atteinte à la vie d’une de nos sentinelles, Dominique, d’heureuse mémoire.

Depuis la mort de ce vaillant gardien, mort pour la sécurité de notre vie, nous vivions dans une angoisse terrible, surtout à la tombée de la nuit, lorsque nous nous apprêtions à nous coucher. Traumatisés par l’arrivée probable de ces visiteurs indésirables, le sommeil était devenu quelque chose de dangereux. Il fallait veiller…

L’Évangile de ce premier dimanche de l’avent  m’a un peu rappelé au souvenir de ces jours d’angoisses que nous passions, surtout de ces nuits sans sommeil et sans joie, puisqu’on pouvait s’attendre à tout. Mais de quoi Jésus veut-il exactement nous parler lorsqu’il nous demande de veiller? Eh bien, en nous incitant à veiller, Jésus nous invite à être attentifs et présents au monde dans lequel nous vivons, à ouvrir les yeux sur la vie et les événements du quotidien, à savoir lire les signes de temps, afin de déceler à travers cette banalité du quotidien les signes de sa présence, de son Royaume. 

Une telle attitude nous ouvre à la joie de voir venir à nous quelqu’un qui nous apporte la bonne nouvelle qui nous met le cœur en joie et nous remplit de paix et de sérénité. La venue de Jésus dans notre monde n’est pas un événement terrorisant et troublant, destiné à nous ébranler. Elle n’est pas non plus comparable à la visite nocturne d’un voleur qui vient nous dépouiller de nos biens. Elle est plutôt la présence d’un Dieu qui nous aime tellement qu’il prend chair de notre chair. Elle est la visite d’un ami qui nous met débout et nous redonne le goût de vivre. 

Finalement, elle est la venue d’un être cher dont nous avons tellement envie de rencontrer, puisque sa venue, loin de nous angoisser, nous apporte un surcroit d’énergie et nous met du baume au cœur. Ouvrons-nous donc  à cette rencontre vivifiante de Celui qui vient pour que nous ayons la vie, et que nous l’ayons en abondance (Jn 10, 10).

Sébastien Bangandu, aa

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