samedi 1 novembre 2014

Homélie du 31e dimanche ordinaire A : La mort, un appel à la vie...



Bien chers frères et sœurs,

La mort est une réalité inéluctable pour tout être vivant. Elle est à la fois cette réalité devant laquelle on ne triche pas et un moment entouré de mystère. Bien plus, c’est un  des aspects de l'existence humaine le plus défiant. Et quand la mort frappe, elle nous désoriente et nous déstabilise. Selon les circonstances, il peut sembler totalement désespérant et absurde à celui ou celle qui refuse d'y faire face et de l'assumer complètement. Mais pour celui qui parvient à accepter vraiment cette réalité, c'est toute la valeur de la vie qui se trouve réhabilitée.  Dans toutes les cultures et religions, les relations entre vivants et morts sont marquées à la fois par le respect et par la crainte.

Respect, parce que ceux que nous avons côtoyés et aimés ne le méritent pas moins du fait qu’ils sont partis. Les marques de respect que nous leur manifestons nous attachent davantage à ces personnes qui, pour avoir quittées la terre des humains, habitent désormais nos esprits et nos cœurs. Ainsi, les liens qui nous unissent à eux s’expriment dans le culte que nous leur réservons. Ce culte de vénération est pour les vivants une façon de leur témoigner attachement et respect.

Crainte, puisque parfois, la mort suscite la crainte et la peur généralement causées par le vide qu’occasionne la perte d’un être cher.  Ainsi, le culte vise à estomper ladite crainte et parfois à conjurer l'influence maléfique que les morts risquent d'exercer sur les vivants. D'où les rites funéraires, divers et variés, que les humains ont inventés à travers les siècles. Tout cela nous démontre jusqu’à quel point la mort peut influencer notre attitude, notre manière de penser et d’agir.

Alors que la culture contemporaine vulgarise l’exclusion imaginaire de la mort, vécue comme une négativité, une fatalité, une fin totale de la vie, chez les chrétiens, la relation aux morts est marquée, non par la crainte, mais par l’espérance qui engendre la paix du cœur. Et la prière de l'Église est une demande à Dieu pour que les morts reposent en paix. En fait, pour qui ne croit pas au mystère du Christ mort et ressuscité, la mort restera toujours un calvaire à vivre. Et si la mort reste un mystère (1 Co 15,51), c'est parce que notre intelligence n’est pas en mesure de la comprendre.

Enfin, face à la mort, le chrétien est appelé à croire que celle-ci n'est pas la fin de la vie, mais que les défunts sont appelés à rencontrer le Christ ressuscité qui les introduira dans la joie du Père. Du coup, ils deviennent nos intercesseurs auprès de Dieu et nous pouvons les associer à notre prière quotidienne. Avec l’avènement de la mort et de la résurrection de Jésus la mort a changé de sens. Bien loin d’être considérée comme une fin la mort est devenue un passage, une pâque, vers la vie de Dieu, dans la communion des saints. Éclairés par notre foi, nous avons l'assurance que notre vie, si fragile et vulnérable soit-elle, ne se réduit pas aux limites de l’existence terrestre.

Sébastien Bangandu, aa




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