Bien chers frères et sœurs,
La mort est
une réalité inéluctable pour tout être vivant. Elle est à la fois cette réalité
devant laquelle on ne triche pas et un moment entouré de mystère. Bien plus, c’est un des aspects de l'existence humaine le plus
défiant. Et quand la mort frappe, elle nous désoriente et nous déstabilise. Selon
les circonstances, il peut sembler totalement désespérant et absurde à celui ou
celle qui refuse d'y faire face et de l'assumer complètement. Mais pour celui
qui parvient à accepter vraiment cette réalité, c'est toute la valeur de la vie
qui se trouve réhabilitée. Dans toutes
les cultures et religions, les relations entre vivants et morts sont marquées à
la fois par le respect et par la crainte.
Respect, parce
que ceux que nous avons côtoyés et aimés ne le méritent pas moins du fait
qu’ils sont partis. Les marques de respect que nous leur manifestons nous
attachent davantage à ces personnes qui, pour avoir quittées la terre des
humains, habitent désormais nos esprits et nos cœurs. Ainsi, les liens qui nous
unissent à eux s’expriment dans le culte que nous leur réservons. Ce culte de
vénération est pour les vivants une façon de leur témoigner attachement et
respect.
Crainte,
puisque parfois, la mort suscite la crainte et la peur généralement causées par
le vide qu’occasionne la perte d’un être cher.
Ainsi, le culte vise à estomper ladite crainte et parfois à conjurer
l'influence maléfique que les morts risquent d'exercer sur les vivants. D'où
les rites funéraires, divers et variés, que les humains ont inventés à travers
les siècles. Tout cela nous démontre jusqu’à quel point la mort peut influencer
notre attitude, notre manière de penser et d’agir.
Alors que la
culture contemporaine vulgarise l’exclusion imaginaire de la mort, vécue comme une
négativité, une fatalité, une fin totale de la vie, chez les chrétiens, la
relation aux morts est marquée, non par la crainte, mais par l’espérance qui
engendre la paix du cœur. Et la prière de l'Église est une demande à Dieu pour
que les morts reposent en paix. En fait, pour qui ne croit pas au mystère du
Christ mort et ressuscité, la mort restera toujours un calvaire à vivre. Et si
la mort reste un mystère (1 Co 15,51), c'est parce que notre intelligence n’est
pas en mesure de la comprendre.
Enfin, face à la mort, le chrétien est appelé
à croire que celle-ci n'est pas la fin de la vie, mais que les défunts sont
appelés à rencontrer le Christ ressuscité qui les introduira dans la joie du
Père. Du coup, ils deviennent nos intercesseurs auprès de Dieu et nous pouvons
les associer à notre prière quotidienne. Avec l’avènement de la mort et de la
résurrection de Jésus la mort a changé de sens. Bien loin d’être considérée
comme une fin la mort est devenue un passage, une pâque, vers la vie de Dieu,
dans la communion des saints. Éclairés par notre foi, nous avons l'assurance
que notre vie, si fragile et vulnérable soit-elle, ne se réduit pas aux limites
de l’existence terrestre.
Sébastien
Bangandu, aa
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