jeudi 11 décembre 2014

Homélie du 3e dimanche de l'Avent B: Témoins de la joie!

Bien chers frères et sœurs,

La joie! C’est le thème qui traverse les textes de la liturgie de ce dimanche qui porte le même nom. Paul est en prison. Et c’est du fond de ce lieu de réclusion que résonne son invitation à la joie. Pourtant, en tant que prisonnier, on aurait pu l’entendre nous parler des souffrances qu’il endure et qui l’accablent. Mais au-delà de tout cela, Paul demeure un Apôtre de la joie. Ceci est important puisque être disciple c'est répondre à un élan, une joie de fond, qui nous attire vers ce Dieu qui est  présent, vivant et proche de nous, malgré les épreuves de la vie.
  
Jean Baptiste, lui, puise sa joie dans le déni de ce pourquoi il devait en principe se glorifier. Il confirme par là son rôle de témoin, mais surtout celui de prophète, c’est-à-dire celui qui n’existe que par référence à un autre. Il refuse le titre de Messie. Il souhaite « diminuer » pour que Lui « grandisse ». Il n’est pas la lumière, mais plutôt celui qui lui rend témoignage. Il est aussi ce serviteur « indigne » de dénouer la courroie des sandales du Maître. Bien plus, il se prive de ses propres disciples pour les envoyer suivre un « Autre ». Voilà en quelques mots, la joie et la grandeur du Baptiste. C’est que la joie, celle de tous ceux et celles qui ont marché sur les traces du Christ, la joie véritable, qui peut aussi devenir la nôtre, ne trouve pas sa source en nous-mêmes, dans la suffisance et la satisfaction de nos désirs, mais en Lui.
  
Jean-Baptiste est véritablement un passeur de Dieu. Signe avant-coureur, révélateur du Christ, il nous fait découvrir les secrets du Royaume. Par la force de sa parole et de son action, il nous conduit vers ce lieu d'éternité où la joie n’aura plus de limites. Par son témoignage de vie, il nous donne déjà des clés pour accéder à ce monde nouveau et mystérieux dans lequel joie et paix seront au rendez-vous. De toute évidence, il est non seulement le témoin par excellence, mais le type de croyant authentique, celui qui croit sans avoir vu (cf. Jn 20, 29). A travers le témoignage du Baptiste, chacun, chacune de nous peut recouvrer son enthousiasme et se mettre en route, pour aller à la rencontre de Celui qui est venu pour que nous ayons la vie en abondance.

En somme, la joie de l’Évangile, c’est une joie qui, au lieu de l’encombrer, ou de lui suffire, dépouille plutôt son porteur, pour lui permettre d’accueillir davantage. Elle est  comme celle de ce négociant à la recherche des perles fines qui, ayant trouvé la perle de grande valeur, s’en va vendre tout ce qu’il possède en vue d’acheter la perle (Mt 13, 44-46) ! Telle fut la mission de Jean Baptiste, telle est aussi, désormais, celle de chacun et de chacune de nous.  Jean  Baptiste a été traversé par cette joie. C’est ce qui fait de lui le grand prophète de tous les temps. Comme lui, laissons-nous traverser par le souffle de l’Esprit, pour que, à travers nous résonne la joie de Dieu offerte à tous les humains. Et comme l’a si bien dit le pape François dans ‘La joie de l’Évangile’, « il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que personne n’est exclus de la joie que nous apporte le Seigneur ».
 
Sébastien Bangandu, a.a.


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