Bien chers frères et sœurs,
La joie! C’est le thème qui traverse les textes de
la liturgie de ce dimanche qui porte le même nom. Paul est en prison. Et c’est
du fond de ce lieu de réclusion que résonne son invitation à la joie. Pourtant,
en tant que prisonnier, on aurait pu l’entendre nous parler des souffrances
qu’il endure et qui l’accablent. Mais au-delà de tout cela, Paul demeure un
Apôtre de la joie. Ceci est important puisque être disciple c'est répondre à un
élan, une joie de fond, qui nous attire vers ce
Dieu qui est présent, vivant et proche
de nous, malgré les épreuves de la vie.
Jean
Baptiste, lui, puise sa joie dans le déni de ce pourquoi il devait en principe
se glorifier. Il confirme par là son rôle de témoin, mais surtout celui de
prophète, c’est-à-dire celui qui n’existe que par référence à un autre. Il
refuse le titre de Messie. Il souhaite « diminuer » pour que Lui
« grandisse ». Il n’est pas la lumière, mais plutôt celui qui lui
rend témoignage. Il est aussi ce serviteur « indigne » de dénouer la
courroie des sandales du Maître. Bien plus, il se prive de ses propres disciples
pour les envoyer suivre un « Autre ». Voilà en quelques mots, la joie et la grandeur du Baptiste. C’est
que la joie, celle de tous ceux et celles qui ont marché sur les traces du
Christ, la joie véritable, qui peut aussi devenir la nôtre, ne trouve pas sa
source en nous-mêmes, dans la suffisance et la satisfaction de nos désirs, mais
en Lui.
Jean-Baptiste
est véritablement un passeur de Dieu. Signe avant-coureur, révélateur du
Christ, il nous fait découvrir les secrets du Royaume. Par la force de sa
parole et de son action, il nous conduit vers ce lieu d'éternité où la joie
n’aura plus de limites. Par son témoignage de vie, il nous donne déjà des clés
pour accéder à ce monde nouveau et mystérieux dans lequel joie et paix seront
au rendez-vous. De toute évidence, il est
non seulement le témoin par excellence, mais le type de croyant authentique,
celui qui croit sans avoir vu (cf. Jn 20, 29). A travers le témoignage du
Baptiste, chacun, chacune de nous peut recouvrer son enthousiasme et se mettre
en route, pour aller à la rencontre de Celui qui est venu pour que nous ayons
la vie en abondance.
En somme, la joie
de l’Évangile, c’est une joie qui, au lieu de l’encombrer, ou
de lui suffire, dépouille plutôt son porteur, pour lui permettre d’accueillir
davantage. Elle est comme celle de ce
négociant à la recherche des perles fines qui, ayant trouvé la perle de grande
valeur, s’en va vendre tout ce qu’il possède en vue d’acheter la perle (Mt 13,
44-46) ! Telle fut la mission de Jean Baptiste, telle est aussi,
désormais, celle de chacun et de chacune de nous. Jean
Baptiste a été traversé par cette joie. C’est ce qui fait de lui le
grand prophète de tous les temps. Comme
lui, laissons-nous traverser par le souffle de l’Esprit, pour que, à travers
nous résonne la joie de Dieu offerte à tous les humains. Et comme l’a si bien dit le pape François
dans ‘La joie de l’Évangile’, « il n’y a pas de motif pour lequel
quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que
personne n’est exclus de la joie que nous apporte le Seigneur ».
Sébastien Bangandu, a.a.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire