Comment
exprimer, partager, donner sens à ce qui nous anime au plus profond de
nous-mêmes? La réponse nous est proposée dans cette magnifique scène de la
première journée apostolique de Jésus à
Capharnaüm. Une journée chargée d’activité et de vie. Les gestes qu’il pose, les
propos qu’il tient, la façon dont il se mêle à la vie des personnes et les
situations qu’elles vivent indiquent un cap, une nouveauté. Mais ce qui donne
toute sa consistance à l’activité de Jésus c'est le prix qu'il attache à la
prière personnelle, moment privilégié de communion avec son Père. C’est donc
cette prière qui véritablement fonde son action, laquelle se qualifie dans sa
propension à servir ses frères et sœurs. Entrons dans ce parcours, humble
itinéraire de tout disciple.
La sortie
de la synagogue est un envoi en mission. Elle ouvre le chemin de l’action
apostolique de Jésus. En se déplaçant, Il nous enseigne que son action publique
ne vise pas que la dimension spirituelle, mais plutôt l’ensemble de ce qui fait
la vie des humains dans ses assises les plus ordinaires. C’est dire que la vie quotidienne
des humains est le lieu potentiel de la rencontre avec Dieu.
C’est là
que Jésus rencontre la belle-mère de Pierre, laquelle représente tous les
souffrants de notre monde. En s’approchant d’elle, Jésus la prend par la main,
en signe d’amitié. Ce simple contact avec Jésus la relève, la met débout et la
rend tellement heureuse qu’en plus de recouvrer sa santé, elle retrouve en même
temps sa place au sein de sa maison et de sa communauté chrétienne. Désormais,
elle peut exister et servir ses frères et sœurs avec empressement.
Quelle merveilleuse
journée! Enseignement nouveau, expulsion de démons, dissipation de la fièvre,
guérisons multiples, un succès apostolique formidable. Mais d'où Jésus tire-t-il son autorité, sa
puissance? C’est sans doute dans l’intimité avec son Père que Jésus rumine son
succès apostolique. Les miracles que Jésus opère au milieu de ses frères et
sœurs font de lui une vedette, un homme recherché.
Bien
qu’en interaction avec la foule, Jésus cultive son jardin secret pour ne pas être
emporté par la tentation du succès, du pouvoir et de la manipulation. Il se
propose de quitter pour un ailleurs. Voilà une attitude qui peut
orienter notre cheminement, notre manière d’être en ce monde et de regarder
notre vie. Le disciple n’est pas quelqu’un d’installé. Il est avant tout un
pèlerin. C’est dire que tout
chercheur de Dieu est forcément un marcheur, un homme en chemin.
Comme à
Capharnaüm, Jésus est toujours présent et agissant dans l’aujourd’hui de nos
vies. Il nous dit qu’évangéliser, c’est faire naître à la vie;
c’est raviver l’espérance chez ceux et
celles qui souffrent, c’est redonner le goût de vivre. Tout cela exige une
disponibilité assortie d’une capacité de décision et d'initiative qui nous
met en mouvement, qui nous déstabilise et fait de nous des disciples d’aujourd’hui
et de demain.
Sébastien Bangandu, aa
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