Bien chers frères et sœurs,
Le jour
de Pâques, l’Évangile nous rapportait l’attitude du disciple Jean devant le
tombeau vide : « Il vit et il crut ». La spontanéité de sa foi
est immense. Aujourd’hui le même Évangile nous raconte l’attitude d’un autre
disciple, Thomas, qui ne veut croire que sous condition, ou preuve à l’appui.
Il s’agit bien de deux personnes différentes, disciples de surcroît. L’un croit
devant l’absence, le vide, l’autre veut croire devant l’évidence.
La question n’est pas de savoir lequel des deux agrée la résurrection de Jésus. Elle est bien plus radicalement celle de leur aptitude profonde à croire en la vie, une vie qui triomphe aussi bien du mal que de la mort. En fait, les signes de vie sont parfois difficiles à voir. Comme Thomas, il nous arrive parfois de rechercher le vivant parmi les morts; de ne garder des autres que le souvenir de ce qui les a blessé, des déboires qu’ils ont connu, de leur infortune, des malheurs qu’ils ont vécu, et que sais-je encore.
Alors
qu’une transformation énorme s’est effectuée dans la vie de Jésus, Thomas n’en
est pas convaincu. Il reste malade, alors que ceux qui ont déjà rencontré le Ressuscité
vibrent de vie. Thomas voit Jésus en mode négatif. Il veut le réduire à ses
blessures. Grave encore, il veut introduire ses doigts dans les plaies de
Jésus, un peu comme s’il voudrait remuer le couteau dans la plaie.
Alors
qu’il voulait toucher les plaies du Christ, c’est lui-même qui se trouve
touché, marqué et conquit par la prééminence d’une Présence qui finalement l’amène
à confesser sa foi en Jésus-Christ le vivant. Il croyait toucher un homme
fragile, blessé, mais c’est Dieu lui-même qu’il rencontre.
L’Évangile
de ce jour nous invite à élever nos pensées, nos perceptions, sur les choses
qui nous entourent, sur le monde dans lequel nous vivons et sur les personnes
que nous rencontrons dans le quotidien de notre existence. C’est cela
ressusciter avec le Christ. En effet, ressusciter avec le Christ c’est crier la
vie là où d’autres voient la mort, semer l’espérance là où le doute et le
désespoir semblent l’emporter.
Enfin,
nous voici, comme les disciples, appelés à devenir des témoins vivant du
Ressuscité. Notre humanité ne prospèrera que si elle se vide des idéologies
meurtrières. Mais elle s’élèvera si elle ose s’inspirer de l’espérance pour
laquelle certains ont accepté de donner leur vie.
Sébastien Bangandu, a.a.
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