Bien chers frères et sœurs,
Jésus
et ses disciples aimaient bien célébrer, manger, boire, … surtout lorsqu’ils se
retrouvaient entre amis. D’ailleurs
son premier miracle s’effectue dans un contexte de fête où il double la joie
des convives en changeant l’eau en vin (Jn 2, 1-11). Les Évangiles recèlent divers épisodes où Jésus
nourrit les foules avec du pain et des poissons. Par ailleurs, Jésus avait également
la réputation aussi bien de manger avec les pauvres, les publicains, les
pécheurs que de festoyer avec des riches de son temps.
Ainsi, Jésus
démystifie les rites et les règles de son temps, en se montrant ouvert non
seulement aux gens bien, mais aussi à ceux et celles qui étaient méprisés ou marginalisés.
Par ailleurs, son attitude face aux repas avait même attiré la jalousie de ses
ennemis qui l’accusaient d’être un glouton et un ivrogne (Lc 7, 34). Mais par sa présence, sa
participation, Jésus donne leur pleine valeur aux nourritures terrestres, aux
repas des hommes. Ce faisant, il nous invite à respecter les lois de
l’hospitalité et à
conserver un point de vue équilibré en la matière.
Mais
Jésus savait surtout que manger et boire avaient l’avantage de rassembler, de
tisser les liens, de créer la communion, de réconcilier les humains. Et au-delà
des aspects purement festifs et matériels de ces moments, Jésus voulait en
faire des occurrences pour passer le message du salut. Ainsi, le repas, avant
d’être nourriture et breuvage, symbolise la personne même de Jésus, par qui se
réalise la communion entre Dieu et son peuple tout entier.
Quant à
l’Eucharistie, celle-ci se trouve être la mémoire et l’actualisation d’une vie
donnée pour le salut du genre humain. Commémorer, actualiser, cela correspond à
l’appel de Jésus qui nous invite à faire cela en mémoire de Lui. Il y a dans
cet appel un écho très fort du mémorial que Dieu demande aux enfants d’Israël lors
de la Pâque, grand événement libérateur. Ainsi, chacun, chacune devrait être à
l’eucharistie comme s’il était présent à l’offrande du Christ qui se donne.
Faire mémoire, c’est aussi se souvenir de l’avenir en se disant que si Dieu a
libéré son peuple, il continue de le faire et le fera toujours, de façon
définitive.
Prendre
part au repas eucharistique c’est aussi, d’une certaine manière, se remémorer, faire
revivre ces
moments qu’il partageait avec ses disciples, en donnant libre cours à la
circulation de la parole. L’eucharistie, signe d’amour, ferment d’unité est comme un centre de
résonance où se déploie toute la polyphonie de l’histoire du salut. En
participant à ce repas mémorial, chacun de nous retrouve son identité profonde
et fait grandir son intimité avec Jésus Christ.
Enfin, la
table est prête. A ce repas où Jésus nous invite, l'ambiance doit être celle
d'un repas qui rassemble, qui libère et qui dispose les convives au bonheur de
se mettre en marche vers un avenir de liberté. Moment très dense célébré en
famille, Jésus mange cette pâque en évoquant le passé et en expliquant le
présent, avec ses inquiétudes, mais en projetant aussi l'avenir qui prend corps
et se construit petit à petit. Comme les disciples, fortifiés par ce repas,
nous sommes toutes et tous invités à
nous lever, à reprendre la marche, en affrontant les joies et les peines de la
vie quotidienne, avec courage et espérance.
Sébastien Bangandu, a.a.
1 commentaire:
Merci.
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