Lectures : 1ère lecture : Gn 12, 1-4a
2ème lecture : 2 Tm 1,
8b-10
Évangile : Mt 17, 1-9
Hier je regardais avec bonheur une vidéo que fasciné,
un confrère a publié sur sa page Facebook. Il s’agissait de la mue d’une gigantesque
araignée. J’étais à mon tour fasciné par cette étonnante métamorphose.
J’observais ainsi la mygale se débattre d'abord doucement, puis de plus en plus
vivement pour sortir de sa vieille carapace rugueuse pour revêtir une peau neuve
et tendre. Mais quand on pense à la vulnérabilité et la gêne qui accompagnent
ce processus, il y aurait de quoi s’abstenir si on était de cette espèce-là.
La vie chrétienne
peut être comparée à la mue d’un insecte. Parce que vivre avec Jésus ou marcher
à sa suite comporte aussi sa part d’épreuves et des souffrances. Chacune de nos
existences est traversée de jours lumineux, pleins d’enthousiasme, où on se
sent bien exister. Mais il y a aussi des jours où tout semble gris, des jours
où le poids de la vie nous écrase. N’oublions pas que le Christ avant nous a fait
la même expérience.
Dans ses interactions avec ses disciples, le Christ a
toujours eu une intuition préventive et formatrice. Maître avisé et sage, il voudrait
préparer ses disciples à ce qui va arriver. Il n’est pas un vendeur d’illusions.
Ainsi, les disciples peuvent garder un cœur ouvert et confiant en Jésus Christ,
pour que, lorsqu’arrivent ces moments de grande vérité, ils aient la force de résister.
Et il est réconfortant pour nous qui sommes si souvent mal préparés face aux
épreuves, de savoir qu’Il prie pour nous et nous prépare à les affronter avec courage.
Les temps d’épreuves et d’adversité nous mènent à
changer notre regard sur la vie, les choses, les êtres. C’est pourquoi la
sagesse populaire dit que c’est dans la nuit qu’on se rend mieux compte de
l’existence des étoiles. La sagesse du message de la transfiguration réside
dans l’espérance ardente qu’au-delà d’un présent tumultueux, un avenir lumineux
et glorieux nous attend. Le chemin de chacun, quels que soient ses méandres,
peut être porteur d’un avenir prometteur.
Ce que les disciples ont vécu avec Jésus sur la
montagne, nous sommes appelés à le vivre à des niveaux différents et selon les
circonstances. Mais pour cela, il nous faut consentir à quitter notre zone de
confort et accepter d'être emmenés à l'écart comme ce fut le cas pour Abraham. Mais
comme Pierre, nous sommes constamment habités par le désir humain de s’installer,
de se construire une tente là où il fait bon vivre. Saurons-nous accepter de le
suivre, pour le rencontrer, dans le désert de nos vies?
L’instant de joie intense sur la montagne ne dure pas
longtemps puisque la transfiguration se
veut un mouvement qui nous éveille à la voix du Père qui nous montre le vrai
chemin vers Pâques, Jésus son fils bien-aimé. En même temps, elle nous met en route et nous fait prendre conscience que nous appartenons à "une
Église sans domicile fixe" (Alain Roy). Il ne s’agit pas de nous laisser
bercer par l’euphorie passagère d’une vie sans perspective. Notre Dieu est un
Dieu des grands espaces et des larges horizons. Il veut des hommes et des
femmes en marche. L'appel entendu jadis
par Abraham à quitter
son pays demeure
le modèle de
toute démarche de
foi. Que ce carême nous aide à prendre avec courage le chemin qui
conduit vers la vie véritable.
Sébastien Bangandu, a.a.
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