Lectures : 1ère lecture :
Daniel 9, 4-10
Évangile : Luc 6, 36-38
Bien chers frères
et sœurs,
« Ne
jugez pas, et vous ne serez pas jugés; ne condamnez pas, et vous ne serez pas
condamnés ». Ces paroles de Jésus ont donné lieu à diverses
interprétations. Mais la plus courante est celle qui consiste à mettre fin à
une discussion, à un débat, à une conversation sans se donner la peine d’aller
au fond des choses pour chercher la vérité, sous prétexte de ne pas juger ou
condamner l’autre. La réalité c’est qu’on a souvent tendance à vouloir tout
simplement se tirer d’affaire pour ne pas blesser l’autre.
Pourtant
juger, c’est jugement ce que nous faisons tous les jours, quand nous donnons
notre point de vue sur une personne, un sujet, une façon de faire; quand
choisissons, quand nous prenons une décision, quand nous optons pour une
manière de faire au détriment d’une autre; quand approuvons ou rejetons; quand distinguons
entre ce qui convient et ce qui ne convient pas… Sans s’en rendre compte, chacun
de nous est, de ce point de vue, un juge qui s’ignore.
Mais
que veut dire exactement Jésus quand il demande à ses disciples de ne pas juger
ou condamner? En fait, Jésus veut nous inviter au discernement, à la prudence,
au réalisme dans notre façon de juger. Ceci veut dire que quand nous évaluons
les autres, nous sommes appelés à le faire avec une conscience vive des limites
de notre nature humaine finie, vouée à l’erreur, au sentiment et donc imparfaite
et même corruptible. Cependant, tout cela ne doit pas constituer un alibi qui justifierait
le manque de responsabilité ou la lâcheté face à ce qui qui mériterait d’être
jugé.
Enfin,
Jésus n’invite pas à fermer les yeux et à laisser les choses aller. En nous
invitant à ne pas juger ou condamner, Il nous oriente vers Dieu, le seul qui
est digne de nous juger avec justice, parce qu’il est également d’une miséricorde
infinie. Et personne d’entre nous ne peut, quel que soit son degré de sainteté,
s’égaler à Dieu. C’est
dire que le jugement humain demeure toujours relatif parce que lié à nos limites, à notre
finitude. De sorte que celui qui juge devra toujours avoir à l’esprit qu’il n’est pas
meilleur que celui ou celle qu’il juge. A travers ce texte, Jésus, loin de nous décourager,
nous invite à l’audace d’une vie toujours consciente de ses limites, mais sans
cesse en quête du Dieu juste et miséricordieux.
Enfin,
ne pas juger, ne pas condamner, être miséricordieux c’est le chemin où le
Christ nous engage spécialement en ce temps de carême et durant toute notre
vie. Devenir fils et fille du Père, c’est chercher à ressembler à Dieu, le seul
vrai juge, plein de tendresse et de miséricorde. Une mission pour toute la vie,
une mission qui n’est pas facile, mais une mission qui nous incite à continuer
à croire que rien n’est impossible à Dieu.
Sébastien Bangandu, a.a.
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