Lectures : 1ère lecture : Jonas 3,
1-10
Évangile : Lc 11, 29-32
Bien
chers frères et sœurs,
Nous
vivons dans un monde qui regorge des aventuriers qui se font parfois passer pour des
envoyés. Voilà pourquoi exiger des preuves pour en être convaincu est de mise. Dans
l’Évangile de ce jour, la foule demande un signe à Jésus. Cela est une preuve
de maturité collective. Autrement n’importe quel imposteur pourrait s’improviser comme venant
de part de Dieu. De ce point de vue, ce qu’exige la foule à Jésus semble
tout à fait normal. Puisqu’il prétend être l’envoyé de Dieu, il est logique qu’il
en fournisse des preuves.
Mais
des signes, Jésus en a déjà donné plusieurs mais la foule ne semble pas y
percevoir la main de Dieu. Pour être plus explicite, Jésus leur propose l’expérience
de Jonas comme signe de l’action de Dieu au milieu de son peuple. En effet, déjà
en son temps, Jonas avait à répondre à une mission délicate.
En
fait, répondre à une mission n’est pas toujours facile, surtout si celle-ci se
révèle dangereuse. Le réflexe le plus naturel c’est la dérobade. Mais la
mission, n’est pas d’abord une affaire personnelle. Elle est un engagement en
faveur d’une communauté, d’une collectivité, d’un peuple. S’y dérober c’est
compromettre l’avenir de tout un peuple.
Et
quand le Seigneur envoie quelqu’un en mission, c’est encore lui-même qui va
réaliser cette mission par l’entremise de son envoyé. Ce dernier n’est qu’un
instrument entre les mains de Dieu. C’est dire que la parole de Dieu passe
inévitablement par la parole humaine. Voilà pourquoi le Seigneur oblige Jonas à
aller là où il l’envoie.
Ce
qui importe pour lui, c’est juste d’avoir confiance au Seigneur qui l’envoie.
Et les miracles s’opèrent dès qu’il cesse de compter sur ses propres forces. Du
coup, Jonas le récalcitrant devient le mobilisateur du peuple de Ninive qui se
détourne de ses idoles pour se convertir à la Parole qui sauve. Bien plus,
malgré l’immensité de la ville, il réalise sa mission en un temps record.
Jonas
est pour nous aujourd’hui un signe que Dieu est à l’œuvre dans notre monde. Or
nous savons à partir de la théorie classique
du signe que celui-ci est un ‘perceptible’ à partir duquel on conclut à
un ‘imperceptible’. De ce point de vue, Jonas se trouve être le perceptible qui
nous renvoie à l’imperceptible Jésus Christ don de Dieu offert à notre monde.
Face
à la réalité ‘Jésus Christ’, nous n’avons plus à chercher d’autres preuves pour
pouvoir croire. Jésus est bel et bien le signe par excellence que Dieu habite
notre terre. Comme envoyé, il est plus grand que Jonas et comme Sagesse de
Dieu, Verbe divin, il est plus grand que Salomon. Demandons
au Seigneur la grâce de prier avec foi, d’être sûrs que tout est possible si
nous mettons notre foi et notre confiance en Lui.
Sébastien Bangandu, a.a.
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