samedi 18 mars 2017

Samedi de la 2e semaine de Carême A: La parabole de deux fils perdus!



Lectures : 1ère lecture : Michée 7, 14-15. 18-20
                 Évangile : Luc 15, 1-3. 11-32

Bien chers frères et sœurs,

Ce Père miséricordieux a souffert d’une double perte. Il a perdu ses deux fils. L’un est parti, l’autre est resté. Mais les deux se sont perdus. L’un en dehors et l’autre dans la maison-même. Oui, ils sont perdus par l’amour d’un Père qui n’aime que trop. Parce qu’il réadmet sous son toit celui qui est parti sans dire « merci! ». Parce qu’il pardonne même l’impardonnable. Et quand ce dernier se ravise, taraudé par la fin, mais surtout aussi par l’amour de la maison de son Père où même les ouvriers sont fils et filles de la maison, il reçoit un accueil digne d’un fils de roi au grand mécontentement de son frère-aîné.

Le voilà décidé. Il faut partir. Puisqu’il est réduit à l’état d’esclave. Il revient puisque, fils d’Israël, il a été souillé en allant assurer la garde du  porc, cet animal que son peuple considère comme impur. Il revient, parce qu’affamé, personne ne veut lui partager les gousses que raffolent les porcs. Habitué à bien manger dans la maison de son Père, il n’en revient pas de voir les porcs faire bombance, alors que lui crève de faim.

Il faut aussi noter que la faim n’est pas le motif majeur de son retour au toit paternel. C’est surtout la bienveillance de son père qui l’attire le plus. Ce père qui a un cœur ouvert et qui ne fait pas de différence parmi ses enfants. Ceci me rappelle ce que nous disait maman, lorsque parfois elle nous entendait nous disputer entre nous: « Cessez donc de vous  diviser. Vous êtes tous miens! »

Mais comment retourner, sans d’abord préparer sa confession? Après ce long temps d’absence, il serait bon d’apaiser la colère du Père par une confession digne d’un enfant contrit. Alors il faut dire à papa qu’il cesse d’être son fils, puisque ce qu’il lui a fait, ne lui fait pas honneur
.
Au palais, depuis son départ pour ce voyage tragique, son Père s’était converti en véritable guetteur, du fait qu’il passait le plus clair de son temps à la terrasse, les yeux tournés vers la route qui mène à son palais, dans l’espoir de voir revenir son fils bien-aimé.

Et voilà que ce soir-là, il fut surprit de voir de loin, comme un petit diablotin, défiguré par la faim et frappé d’indigence,  son fils rebelle qui retournait enfin au bercail. Saisi de compassion, sans plus tarder, il court vers son fils, se jette sur son coup et lui couvre des baisers. Alors l’enfant perdu se met à débobiner sa confession qu’il ne réussit même à terminer, tout simplement parce que son père n’en avait plus besoin.

Son seul plaisir ce fut de voir ce fils bien-aimé, qui était donné pour mort,  revenir à la vie. Puis il demande qu’on l’habille du plus beau vêtement, qu’on lui mette une bague au doigt et des sandales aux pieds. Ainsi réhabilité comme digne fils de son père, il devient motif de joie et de fête.

Celui qui est resté dans la maison n’y était même pas quand arrive son frère. Et quand il retourne, sur de lui-même puisqu’il est le seul fils à papa, il est déconcerté par les bruits de la musique et de la danse. Ayant appris avec grand étonnement qu’on fêtait le retour de son petit-frère aventurier, il se demande comment peut-on faire la fête à son insu et qui plus est, pour un petit rebelle qui n’a fait que dilapider la fortune familiale.

Son Père, fatigué de l’attendre et désireux de voir tous ses enfants autour de la table, sort de la maison pour aller à la recherche du fils fidèle. Celui-ci se cabre et refuse d’entrer dans la maison pour ne pas prendre part à la fête organisée à l’honneur d’un impie. D’après lui, son père est un pur ingrat, puisqu’il n’a jamais eu le temps d’apprécier tous les services qu’il lui a rendu et ne lui jamais fait aucune faveur. On sent que ce fils, lui aussi, ne se sentait pas à la maison.

            Je m’arrête là. Pour tout dire, on voit bien que cette parabole, loin de se centrer sur le fils prodigue, se trouve focalisé sur la personne du père qui joue un rôle capital dans cette parabole. C’est dans sa maison que tout se passe. Malgré sa bonté et son amour indéfectible, il demeure incompris de ses enfants. Mais il ne jette pas l’éponge. Son amour et sa grande miséricorde font de lui un père au cœur large.

            Enfin, cette parabole qui ne se termine pas, nous invite à poursuivre la réflexion pour savoir auquel des deux fils chacun de nous peut s’identifier. C’est là l’objet de notre méditation personnelle.

Sébastien Bangandu, a.a.

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