vendredi 10 mars 2017

Vendredi de la 1ère semaine de Carême A: C'est la charité qui nous rend plus



Lectures : 1ère lecture : Ezékiel 18, 21-28
                 Évangile : Mt 5, 20-26

Bien chers frères et sœurs,

Le Christ nous invite au dépassement. Il nous appelle à nous démarquer du comportement des scribes et des pharisiens. En fait, ce que Jésus leur reproche à ces derniers c’est leur légalisme étroit qui fait qu’ils se cantonnent à obéir aux lois qu’ils enseignent sans vraiment les vivre eux-mêmes.

La justice des scribes et des pharisiens était une justice de façade. Leur cœur était loin de Dieu. Le nôtre aussi. La vraie justice commence à l’intérieur pour gagner petit-à-petit l’extérieur. Si la colère n’est pas maîtrisée et éradiquée à la racine, elle va s’étendre, proliférer. Par la suite elle poussera à l’insulte qui, une fois proférée, appellera sans doute une riposte. Et cette dernière conduira à l’affrontement irréparable qui ouvrira la porte au meurtre qu’on aurait pu éviter en apaisant la colère.

Ne pas commettre de meurtre, personne n’en doute. Tout le monde sait que ce n’est pas bon. Point n’est besoin d’être savant pour le mieux comprendre. Mais le Christ veut que nous allions plus loin. Car ce qui cause la mort ne vient pas directement de l’extérieur de l’être humain. La mort n’est pas seulement une réalité physique, elle vient de loin. Avant de se matérialiser à travers des actes extérieurs, elle a déjà inoculé notre intérieur. Elle a déjà rendu nos paroles et nos pensées mortifères. Et c’est cela qui envenime notre relation avec le prochain et avec Dieu.

Si la Loi interdit de tuer, Jésus, Lui, remonte à ce qui est à l’origine du meurtre: la colère. Ainsi, la simple rancœur envers le prochain affecte incontestablement notre propre ambition spirituelle. En conséquence, se trouve aussi affectée la valeur de l’offrande sur l’autel, si nous ne sommes pas réconciliés avec notre prochain. Car le geste d’intention ne suffit pas si notre cœur n’est pas apaisé par l’effet de la réconciliation.

Pour terminer, notons que la loi du Seigneur est une loi d’amour. Par conséquent, c’est son observation qui nous rapproche de la perfection. Cela est d’autant plus vrai qu’aux yeux de Jésus, même la prière, l’offrande à l’autel, passent après cette priorité absolue qu’est la charité.

Sébastien Bangandu, a.a.


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