dimanche 2 avril 2017

5e dimanche de carême A: Ce Jésus qui banalise la mort!



Lectures : 1ère lecture : Ézéchiel 37, 12-14
                 2ème lecture : Rm 8, 8-11
                 Évangile : Jn11, 1-45

Bien chers frères et sœurs,

Tous autant que nous sommes, hommes, femmes, jeunes vieux, individus et sociétés, nous demeurons fragiles, à la merci d’événements qui nous dépassent. Bien plus, avec la mort, l’homme fait l’expérience de son manque de contrôle sur les événements, sur le temps et sur sa propre vie.

En annonçant la nouvelle de la maladie de leur frère à Jésus, Marthe et Marie s’appuient sur ce lien d’attachement et d’affection forte qui unit Jésus à Lazare : « Seigneur, celui que tu aimes est malade ». En soulignant ce lien d’amitié, Marthe et Marie entendent persuader Jésus de venir vite le voir pour le guérir de sa maladie. A travers cette épreuve, nous comprenons aussi qu’être ami de Jésus ne nous épargne de rien. Tout peut nous arriver.

Mais l’attitude de Jésus face à la maladie de son ami nous parait un peu décevante. D’abord il rappelle que « cette maladie ne conduit pas à la mort… ». Ensuite, il met encore deux jours à l’endroit où il se trouvait et se décide même de s’en aller loin de là, en Judée où, tout récemment il allait se faire lapider. Enfin, lui-même annonce aux disciples la mort de Lazare dans un ton on ne peut plus moqueur : « Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là… ».

Quoique décevante, à première vue, l’attitude de Jésus nous montre comment il est capable de banaliser les épreuves de la vie, la maladie, la mort. En pleurant sur son ami Lazare, il veut nous partager son humanité. En le faisant revenir à la vie, il veut nous assurer que la maladie, les souffrances et les épreuves de la vie n’ont pas le dernier mot sur celle-ci. Ce sont des passages qui nous ouvrent le chemin vers la vraie vie.

Un coup d’œil attentif sur notre vécu quotidien nous fait voir qu’il y a déjà, dans notre vie, des signes de résurrection. Il s'agit de les déceler. Souvent, nous ne regardons que ce qui ne va pas. Dieu, au contraire, nous invite aujourd'hui à regarder ce qui renaît, ce qui fonctionne, ce qui repart, ce qui réussit, ce qui marche. Tout cela, c'est une illustration merveilleuse de la puissance de vie à l'œuvre dans le monde. Un proverbe africain dit :« Quand un arbre tombe, on l'entend ; quand la forêt pousse, pas un bruit ». Avec la mort qui nous fait pleurer, nous effectuons silencieusement un passage vers la vraie vie.

Sébastien Bangandu, a.a.


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