vendredi 12 mai 2017

5e dimanche de Pâques A: Une parole qui remet debout



Lectures: 1ère lecture: Actes 6, 1-7
               2ème lecture: 1 P 2, 4-9
               Évangile: Jn 14, 1-12 


Bien chers frères et soeurs,

Chaque fois qu’il rencontrait sur son chemin des personnes désemparées, affligées, fatiguées de la vie, Jésus savait trouver une parole qui allait les chercher ; une parole qui remet débout. Dans l’Évangile de ce dimanche, nous l’entendons parler aux disciples qui, justement, avaient besoin de consolation et d’une parole d’encouragement suite au désarroi causé par son départ prochain. «Ne soyez donc pas bouleversés: Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi» (Jn 14, 1).

Tout naturellement, ses disciples craignaient d'être abandonnés, de rester seuls. Pour les réconforter, Jésus part d’une croyance du judaïsme selon laquelle le ciel était imaginé comme un ensemble de demeures où les humains parviendront à la fin des temps. Puis Il justifie son départ en laissant entendre à ses disciples qu’il va leur préparer une place afin que ceux-ci puissent l’y rejoindre le moment venu.

Mais cela ne paraît pas clair et net dans la tête de tous. Se pose dès lors la question du chemin à emprunter pour atteindre ces demeures, question dont Thomas se fait le porte-parole. Dans sa sagesse, Jésus ne répond pas directement à la question du lieu, mais indique le chemin pour y arriver: « Je suis le chemin et la vérité et la vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi ».
Spirituellement parlant, l’image du chemin fait référence à la question du sens de la vie conçue comme un itinéraire à parcourir. Ainsi, le chemin n’est plus à comprendre dans le sens d’un trajet à faire pour atteindre un but précis, mais plutôt dans le sens d’une relation d’intimité à nouer avec le Christ au quotidien. Seul le Christ est le chemin qui conduit à la réalisation des désirs les plus profonds du cœur de l’être humain.

Dans l’Évangile de Jean, la notion de la vérité ne correspond pas à ce qui est juste et démontrable par opposition à ce qui est faux. Elle renvoie plutôt à la réalité divine. Par conséquent, la vérité d’une vie se déploie à travers une existence conforme à la volonté de Dieu et au service de l’autre et qui évolue dans la foi et la confiance en ce même Dieu.

Autrement dit, vivre en vérité, c’est s’ouvrir à la réalité de Dieu à travers une relation vivante au Christ, appelé à vivre et à grandir dans le cœur du croyant. De là se déploient une force de vie et une liberté intérieures qui se concrétisent dans des relations vraies, empreintes de bienveillance et de l’amour du prochain.

« Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10,10). En venant au monde, tout être humain reçoit le don de la vie. Mais on profite largement de ce don lorsqu’on prend conscience qu’il nous vient d’un autre, le Dieu de Jésus Christ, qui en est la source. Cette vie reçue de Dieu est comme le soleil qui brille pour tout le monde ; mais on sait bien que ceux qui s’y exposent véritablement bronzent plus que ceux qui demeurent à l’ombre.

Ainsi pour saint Jean, la question de notre existence, de son devenir et de son accomplissement ne peut s’envisager qu’en lien avec la personne de Jésus qui en est la source. De là s’ouvre pour nous une vie en plénitude qui se revêt d’éternité dès ici-bas et qui est susceptible de faire fructifier toutes nos entreprises.

Enfin, l’Évangile de ce dimanche est une invitation à surmonter la peur : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé… ». Celle-ci est bien souvent le signe du manque de foi. La peur qu’ont expérimentée les Apôtres, est aussi celle qu’expérimente chacun et chacune de nous, d’une façon ou d’une autre. Pour vaincre les nombreuses et profondes peurs qui jalonnent notre chemin vers Dieu, il n’y a qu’un seul moyen suggéré par Jésus : avoir foi en Dieu et en Lui qui est le chemin, la vérité et la vie.
Sébastien Bangandu, a.a.

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