Lectures: 1ère lecture: Actes 6, 1-7
2ème lecture: 1 P 2, 4-9
Évangile: Jn 14, 1-12
Bien chers frères et soeurs,
Chaque
fois qu’il rencontrait sur son chemin des personnes désemparées, affligées,
fatiguées de la vie, Jésus savait trouver une parole qui allait les
chercher ; une parole qui remet débout. Dans l’Évangile de ce dimanche, nous
l’entendons parler aux disciples qui, justement, avaient besoin de consolation
et d’une parole d’encouragement suite au désarroi causé par son départ
prochain. «Ne soyez donc pas bouleversés: Vous croyez en Dieu, croyez aussi en
moi» (Jn 14, 1).
Tout
naturellement, ses disciples craignaient d'être abandonnés, de rester seuls. Pour
les réconforter, Jésus part d’une croyance du judaïsme selon laquelle le ciel
était imaginé comme un ensemble de demeures où les humains parviendront à la
fin des temps. Puis Il justifie son départ en laissant entendre à ses disciples
qu’il va leur préparer une place afin que ceux-ci puissent l’y rejoindre le
moment venu.
Mais
cela ne paraît pas clair et net dans la tête de tous. Se pose dès lors la
question du chemin à emprunter pour atteindre ces demeures, question dont
Thomas se fait le porte-parole. Dans sa sagesse, Jésus ne répond pas directement
à la question du lieu, mais indique le chemin pour y arriver: « Je suis le
chemin et la vérité et la vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi
».
Spirituellement
parlant, l’image du chemin fait référence à la question du sens de la vie
conçue comme un itinéraire à parcourir. Ainsi, le chemin n’est plus à
comprendre dans le sens d’un trajet à faire pour atteindre un but précis, mais
plutôt dans le sens d’une relation d’intimité à nouer avec le Christ au
quotidien. Seul le Christ est le chemin qui conduit à la réalisation
des désirs les plus profonds du cœur de l’être humain.
Dans
l’Évangile de Jean, la notion de la vérité ne correspond pas à ce qui est juste
et démontrable par opposition à ce qui est faux. Elle renvoie plutôt à la
réalité divine. Par conséquent, la vérité d’une vie se déploie à travers une
existence conforme à la volonté de Dieu et au service de l’autre et qui évolue
dans la foi et la confiance en ce même Dieu.
Autrement
dit, vivre en vérité, c’est s’ouvrir à la réalité de Dieu à travers une
relation vivante au Christ, appelé à vivre et à grandir dans le cœur du croyant.
De là se déploient une force de vie et une liberté intérieures qui se
concrétisent dans des relations vraies, empreintes de bienveillance et de l’amour
du prochain.
«
Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jn
10,10). En venant au monde, tout être humain reçoit le don de la vie. Mais on
profite largement de ce don lorsqu’on prend conscience qu’il nous vient d’un
autre, le Dieu de Jésus Christ, qui en est la source. Cette vie reçue de Dieu est
comme le soleil qui brille pour tout le monde ; mais on sait bien que ceux
qui s’y exposent véritablement bronzent plus que ceux qui demeurent à l’ombre.
Ainsi
pour saint Jean, la question de notre existence, de son devenir et de son
accomplissement ne peut s’envisager qu’en lien avec la personne de Jésus qui en
est la source. De là s’ouvre pour nous une vie en plénitude qui se revêt
d’éternité dès ici-bas et qui est susceptible de faire fructifier toutes nos
entreprises.
Enfin,
l’Évangile de ce dimanche est une invitation à surmonter la peur : «
Que votre cœur ne soit pas bouleversé… ». Celle-ci est bien souvent le signe du
manque de foi. La peur qu’ont expérimentée les Apôtres, est aussi celle
qu’expérimente chacun et chacune de nous, d’une façon ou d’une autre. Pour
vaincre les nombreuses et profondes peurs qui jalonnent notre chemin vers Dieu,
il n’y a qu’un seul moyen suggéré par Jésus : avoir foi en Dieu et en Lui
qui est le chemin, la vérité et la vie.
Sébastien Bangandu, a.a.
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